Déconfinement : sur les routes de Savoie, attention au risque d'accident avec la faune sauvage

Pendant le confinement, les animaux sauvages se sont rapprochés des habitations. L'Office Français de la Biodiversité vous met en garde. En reprenant votre véhicule, vous pouvez rencontrer des sangliers, chevreuils, biches et cerfs sur les routes de Savoie. Prudence !

Juste avant le déconfinement, en Savoie, nous avons eu l’autorisation d’accompagner sur le terrain des inspecteurs chargés de la police de l’environnement.
Ils travaillent pour l'OFB, l’Office Français de la Biodiversité.

Cette nuit-là, autour de la Léchère, en Tarentaise, ils menaient une mission de repérage de la faune sauvage dans la cadre de la surveillance du braconnage.

Avec eux, nous avons sillonné les routes de campagne. Et nous avons rencontré, stupéfaits, de très nombreux animaux. Une harde de sangliers a traversé tranquillement juste devant notre voiture.
Un peu plus loin, nos phares ont même réveillé des chevreuils couchés sur le bitume !
 


Arnaud Chartrain, chef de l’OFB Savoie, confirme : « Des chevreuils couchés sur la route, c’est extrêmement rare ! »

Son collègue, Franck Marcon, agent technique, ajoute : « Les sangliers n’ont plus de zone interdite. Ils viennent dans les villages manger dans la gamelle des chiens... »

Les nuits précédentes, Arnaud et Franck avaient même vu des mouflons et des chamois, descendus dans la vallée pour brouter près d’une déchèterie.

Ou sur le bas-côté de la N90, la voie rapide qui relie Albertville à Moûtiers. Du jamais vu.
 
 

Le confinement, une opportunité


Pour Arnaud Chartrain, spécialiste de la faune sauvage, ces modifications de comportement sont certes inédites, mais compréhensibles.

L’homme confiné a laissé l’animal s’approcher des routes, quasi désertées.
 

Arnaud Chartrain explique : « Dès qu’il y a une opportunité, les animaux sauvages savent en profiter. Il ne faut pas sous-estimer la faune, toujours en recherche de nourriture et d’espace sans prédateur. Dans chaque espèce, en permanence, des éclaireurs explorent de nouveaux territoires. »

En réalité, ces animaux reviennent sur leurs anciennes terres. D’où l’homme les avait chassés pour s’y s’installer.

Arnaud ajoute : « Nos cultures, nos jardins sont très appétents pour eux. Le confinement, le retrait de l’homme, toute cette nourriture, c’est une aubaine pour la faune sauvage »
 

 

Une faune abondante et vulnérable


En se rapprochant de nous, les  animaux ont pris des risques. Il semble que leur vigilance se soit un peu relâchée. Des chevreuils qui dorment sur la route, quelle tentation pour les braconniers !

D’ailleurs, pendant le confinement, en Savoie, les inspecteurs de l’OFB ont enregistré de nombreux signalements de circulation de véhicules et de coups de feu nocturnes.
 

Ils ont donc mené des missions de surveillance, plusieurs nuits de suite, notamment sur les routes desservant les alpages de Tarentaise.

« Ce territoire fait l’objet d’une attention particulière, du fait de sa configuration (petites vallées encaissées peu peuplées), mais surtout de la présence en cette période de l'année d’une meute de loups qui avait déjà fait l’objet d’actes de destruction et de procédures judiciaires par le passé » commente la Direction régionale de l’OFB.

 

Attention aux collisions !


Avec le déconfinement, les inspecteurs de l’OFB Savoie redoutent les accidents.

Durant leurs patrouilles, ils ont repéré des ongulés sauvages en abondance à proximité des axes de circulation. Et pas seulement les routins de campagne. Ils appellent donc les automobilistes à la plus grande prudence.

Beaucoup d’habitants reprennent en effet le chemin du travail en ce 11 mai. Au volant de leur véhicule, ils peuvent rencontrer des animaux qui n’ont pas encore pris toute la mesure du déconfinement !
 

Plus que jamais, c’est l’occasion de prendre conscience que nous ne sommes pas seuls. En réalité, l’homme partage son environnement, qu’il le veuille ou non, avec beaucoup d’autres espèces.

D’habitude, c’est-à-dire hors confinement, elles sont juste invisibles.

 

L’OFB, qu’est-ce que c’est ?

 

L’Office Français de la Biodiversité a été créé le 1er janvier 2020, mais lancé officiellement -et sous tension- par Emmanuel Macron à Chamonix en Haute-Savoie le 13 février dernier.

Ses 2800 agents (1900 sur le terrain) ont pour mission essentielle de protéger et restaurer la biodiversité dans l’Hexagone et en Outre-Mer, sous la double tutelle des Ministères de la transition écologique et de l’Agriculture.

L’OFB regroupe les agents de l’Agence française pour la biodiversité en milieu aquatique (AFB), et ceux de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
 

 

L’ONCFS en Savoie


Ses 13 agents veillent au respect de la réglementation concernant la faune sauvage et les espaces naturels.

En 2018, dans son dernier rapport d’activités avant le regroupement, l’ONCFS Savoie relevait ainsi 94 infractions, qui débouchaient sur 90 procédures judiciaires.
 

Le département de la Savoie est concerné par de nombreux enjeux environnementaux, parmi lesquels la présence de grands prédateurs comme le loup et le lynx.

Les nombreux espaces protégés nécessitent également une surveillance renforcée.

C’est aussi un département où la chasse reste très active, et où le braconnage nocturne continue de sévir.
 

La Savoie n'est bien sûr pas le seul département où les animaux sauvages ont surpris les hommes pendant le confinement.

En mars, dans la vallée du Haut-Bréda en Isère, une louve apparaissait aux confinés de l'Aubergerie.



 
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