Entre le lac du Bourget et le Rhône, une galerie traverse la roche sur 12 km. Ce tunnel permet d'évacuer les eaux des stations d'épuration de l'agglomération chambérienne. Tous les 2 ans, des techniciens descendent sous la montagne pour contrôler l'étanchéité de ses parois. Nous les avons suivi.
1500 mètres de roche s'entassent au-dessus de nous. C'est un conduit de béton long de 12 kilomètres auquel on accède grâce à une échelle puis un escalier. Les vannes ont été coupées mais un filet d'eau ruisselle entre nos pieds. Bienvenue dans la galerie secrète qui relie le Rhône au lac du Bourget.
L'installation est exceptionnellement accessible car en pleine maintenance.
"Nous parcourons l'intégralité de la galerie à vélo pour regarder tous les dysfonctionnements qu'il peut y avoir" explique Cyrille Girel, chargé de mission eau. "Nous recensons toutes les reprises à faire pour que l'entreprise en charge des travaux puisse intervenir".
Ces vérifications sont reconduites tous les deux ans. L'édifice dont la construction a nécessité 5 ans de travaux sous la Chaîne de l'Épine va bientôt fêter ses 40 ans. Il a été imaginé dans les années 1970 pour éviter que les eaux épurées de la région ne finissent dans les celles stagnantes du lac du Bourget qui souffrait alors d'un trop plein de nitrates et de phosphore.
"La communauté scientifique a fait un diagnostic et a donné comme solution pour revenir à une situation écologique satisfaisante d'amener les effluents traités de Chambéry, d'Aix-les-Bains et du Bourget jusqu'au Rhône via cette galerie".
Opération sauvetage réussie. Aujourd'hui, le taux de phosphore dans le lac est devenu presque insignifiant.
Voir le reportage de Gilles Ragris, Franck Ceroni et Gilles Neyret
Cyrille Girel, Chargé de mission eau au lac du Bourget.