Un responsable de la Fédération internationale de ski (FIS) imagine organiser des compétitions de saut à ski à Rio, au stade Maracana, au Brésil. Une réflexion née après une saison marquée par des températures particulièrement douces et des paysages quasiment vierges de neige.
Du saut à ski sous les tropiques, une idée saugrenue ? Pas pour Sandro Pertile, le responsable de la discipline à la Fédération internationale de ski (FIS). "Nous devons être ouverts à de nouvelles idées. Nous pourrions, par exemple, proposer un spectacle énorme sur tapis [de saut à ski, NDLR] au Brésil, au stade Maracana", a-t-il expliqué à l'issue de la Tournée des quatre tremplins qui s'est achevée ce week-end.
Une réflexion qui fait suite à une saison actuelle marquée par des températures particulièrement douces. Les athlètes se sont affrontés dans un paysage quasi-vierge de neige. "Nous venons d'avoir une Tournée des quatre tremplins avec des prairies vertes. C'était peut-être une exception, mais peut-être pas", a commenté le responsable en référence au manque de plus en plus fréquent de neige pour les compétitions, du fait du réchauffement climatique.
Une installation mobile avec un tremplin de 150 mètres est notre objectif.
Sandro Pertile, responsable du saut à ski à la FIS
Contrairement à d'autres épreuves de ski telles que le biathlon ou le ski de fond, le saut à ski peut se pratiquer sans neige naturelle, sur des tremplins équipés d'un revêtement synthétique comme celui que les athlètes utilisent pour s'entraîner l'été. Courchevel accueille l'une des étapes du Grand Prix d'été organisé par la FIS.
Il s'agit d'une opportunité à saisir, selon Sandro Pertile. "Une installation mobile avec un tremplin de 150 mètres est notre objectif. Elle nous offrirait la possibilité de nous déplacer n'importe où dans le monde", a-t-il ajouté, estimant qu'un plan sur cinq ans et un investisseur motivé pourraient permettre de financer le projet.
Ces rêves de tropiques permettraient aussi de conquérir le marché chinois et même Dubaï, en indoor, ainsi que d'allonger la saison, voire de l'intégrer au programme des JO d'été.
Les athlètes restent sceptiques
"Nous offrons des émotions et c'est pour cela que ce sport peut aussi être attractif au Brésil", a insisté M. Pertile, qui n'a pas évoqué l'impact environnemental d'un tel projet.
L'enthousiasme n'est pas le même du côté des athlètes. "Je n'ai pas besoin d'aller à Dubaï pour faire du saut à ski. Cela n'a pas de sens", a estimé Philipp Raimund, sauteur à ski allemand.
La perspective d'un nouveau calendrier, qui allongerait la saison de six à huit mois consécutifs, ne réjouit guère son compatriote, Stephan Leye : "Le corps humain a ses limites. Aucun sportif ne pourra sauter pendant huit mois. Nous aurons besoin de faire une pause".
En attendant de voir ces disciplines aux Jeux d'été et aux Jeux d'hiver, Courchevel pourrait voir son tremplin utilisé lors des deux saisons en 2030 : avec les épreuves des Jeux olympiques d'hiver des Alpes françaises et le Grand Prix d'été, s'il existe toujours.