La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et le ministre délégué chargé de l'industrie, Roland Lescure sont en visite, ce lundi 26 juin, sur le site de Trimet à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). Une venue placée sous le signe des productions électriques et hydrauliques. La CGT a appelé à un rassemblement.
EDF va signer, ce lundi 26 juin, un contrat de long terme de fourniture d'électricité avec la filiale française du groupe Trimet, l'un des principaux fabricants d'aluminium européens.
Ce contrat, sur dix ans, qui succède à un premier du même type, sera signé dans l'aluminerie savoyarde de Trimet France à Saint-Jean-de- Maurienne, en présence du PDG d'EDF Luc Rémont et de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher et son homologue de l'Industrie Roland Lescure.
Ce déplacement, couplé avec une visite de la ministre sur le barrage voisin de Grand'Maison, le plus puissant de France, "vise à illustrer une chose très simple, c'est que la compétitivité industrielle et la compétitivité de notre production électrique sont deux choses qui sont indissociablement liées", ont indiqué en amont les cabinets des deux ministres.
La signature de ce contrat a été grandement facilitée par les liens entre les deux entreprises, EDF étant actionnaire de l'usine à hauteur de 35 %. Mais EDF n'ayant "pas vocation à être le détenteur de toute l'industrie lourde en France", conclure des contrats de long terme avec d'autres industriels, qui donnent également une visibilité à l'énergéticien, "nécessitera évidemment la poursuite du travail sur la régulation et le cadre de marché" au niveau européen.
"Décarboner l'économie" et préserver son parc hydraulique
Le choix de ces sites est d'autant moins anodin que la Première ministre a tenu vendredi un Conseil national de l'industrie (CNI), lors duquel elle a réaffirmé la volonté du pays, de décarboner l'économie, tout en augmentant sa souveraineté industrielle.
Trimet a conclu en début d'année un accord avec le câblier français Nexans pour produire des câbles électriques en aluminium contenant une grande part de métal recyclé.
Autre point que souhaitent souligner les ministres en visite dans la vallée alpine : l'attachement de la France à son parc hydraulique et "au fait qu'il reste, d'une manière ou d'une autre sous contrôle public", alors qu'un vieux contentieux perdure entre Paris et Bruxelles, au sujet du régime juridique des barrages de l'Hexagone.
Un appel à manifestation
L'union départementale de la CGT a appelé à un rassemblement lors de la visite du ministre Roland Lescure. Le syndicat considère que sa venue est "une insulte aux travailleurs du département alors le gouvernement persiste à condamner les travailleurs à deux années de travail supplémentaire, que la politique de libéralisation de l'énergie touche de plein fouet les Français et que l'Etat dilapide deux cents milliards d'euros aux entreprises sans contreparties".
"À quelques kilomètres des cendres encore fumantes des usines de Ferropem et Socla, sacrifiées sur l’autel de la Finance et de l’avidité des actionnaires, il faut avoir un certain aplomb", poursuit la CGT de la Savoie dans un communiqué.
