Disparus du fort de Tamié. "J'ai un espoir morbide" : des battues avec balises GPS organisées plus de douze ans après

De nouvelles recherches ont commencé en Savoie, ce mardi 29 octobre, autour du Fort de Tamié pour trouver des indices sur les disparitions de Jean-Christophe Morin et Ahmed Hamadou, survenues en 2011 et 2012, après une soirée techno. Les battues vont se poursuivre ce mercredi.

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Une battue "citoyenne" a été organisée, ce mardi 29 octobre, autour du Fort de Tamié, en Savoie, afin de retrouver des indices dans le cadre de l'enquête sur les disparitions de Jean-Christophe Morin et Ahmed Hamadou. A un an d'intervalle, les deux hommes ont disparu après avoir participé à une soirée techno organisée en 2011 puis en 2012 dans cet ancien ouvrage militaire.

Nouveauté dans ces recherches, menées avec une société privée : chaque participant a été équipé d'une balise GPS afin de retracer exactement leur parcours et de vérifier que tout le terrain a été exploré : "Il n'y a jamais eu de fouilles minutieuses organisées, qui ont permis de ratisser toute la zone. Ça n'a jamais été fait", a expliqué Me Marine Allali, du cabinet Seban avocats, qui représente la famille de Jean-Christophe Morin.

Les recherches ont commencé peu avant 10 heures après un briefing réalisé par d'anciens militaires, spécialisés dans ces fouilles. Au total, 25 bénévoles ont répondu à l'appel lancé par la famille Morin.

La battue devrait durer deux jours et les gendarmes, présents, interviendront en cas de découverte d'indices. L'utilisation de balises GPS dans une battue est une première en France : "Chaque personne porte un boîtier GPS qui permet d'avoir un tracé exact de la zone qui est fouillée, ajoute Me Marine Allali. Les participants sont nombreux. Ils ratissent une zone très délimitée, centimètre par centimètre."

Recherches d'indices et d'ADN

Jean-Christophe Morin et Ahmed Hamadou ont disparu à un an d'intervalle près de ce site historique de la commune de Mercury, après un festival de musique. Jean-Christophe Morin était âgé de 22 ans au moment de sa disparition, Ahmed Hamadou avait 45 ans.

Présente ce mardi au fort de Tamié, la sœur de Jean-Christophe Morin, Adeline, espère que ces nouvelles recherches vont permettre de relancer l'affaire : "On veut être sûr que la zone est méticuleusement ratissée. Il ne faut avoir aucun doute. La juge souhaite reprendre les fouilles dès le départ, explique-t-elle. J'ai un espoir morbide de retrouver un ossement de mon frère pour que l'on puisse faire notre deuil et avoir une sépulture."

Il n'y a aucun souci pour que l'ADN puisse avoir été conservé.

Me Marine Allali, avocat de la famille Morin.

"Je ne veux pas trop attendre quelque chose. C'est trop dur de retomber dans le néant dans deux jours. Mais en même temps, j'espère beaucoup. J'ai été touchée par la mobilisation. C'est l'exemple concret que les réseaux sociaux peuvent faire du bien. Toutes les personnes qui sont là ont répondu à mon appel sur un groupe Facebook. Ça fait chaud au cœur", a-t-elle poursuivi.

Avec ces recherches, les proches de Jean-Christophe Morin et Ahmed Hamadou espèrent de nouveaux indices, comme des traces ADN, permettant de relancer l'enquête : "L'ADN se préserve partout. Là, techniquement, il n'y a aucun souci pour que l'ADN puisse avoir été conservé", a expliqué Me Marine Allali.

Des ossements d'Ahmed Hamadou découverts en 2021

D'abord classée sans suite en 2014, l'enquête avait été rouverte après une plainte des familles avec constitution de parties civiles en 2018, afin que ces disparitions soient réexaminées à l'aune du dossier Nordahl Lelandais. Cette piste n'est, en 2024, "pas du tout fermée" par les enquêteurs, a indiqué Me Seban, avocat des familles.

L'enquête pour enlèvement et séquestration a été transmise en 2022 au pôle "cold cases" (enquêtes non-résolues) de Nanterre, qui a lancé un appel à témoins en mai. Dans cette affaire des "disparus de Tamié", le sac à dos de Jean-Christophe Morin avait été retrouvé par les gendarmes dans les bois alentours, mais ce scellé avait été détruit en 2014.

Concernant la disparition d'Ahmed Hamadou, son crâne avait été découvert par un chasseur des années plus tard, en 2021. De nouvelles fouilles avaient alors permis de retrouver d'autres ossements appartenant à la victime, en 2023. Mais les causes de sa mort demeurent inconnues.

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