Le skieur de Courchevel espère faire bonne figure ce dimanche sur le géant inaugural de la saison à Sölden en Autriche. Mais le champion savoyard a choisi de se lancer cette année en descente, une discipline de vitesse dans laquelle il n'a jamais gagné. "Un défi extrêmement élevé" mais "extraordinaire", confie le skieur savoyard.
Chef de file des skieurs français, Alexis Pinturault, 32 ans, rechausse les skis ce dimanche sur le géant de Sölden en Autriche, première étape de la Coupe du monde, avec "le sentiment de rattaquer une deuxième carrière" : il délaisse cette saison le slalom pour s'essayer à la descente.
"Je sais que le défi est extrêmement élevé mais c'est quelque chose que je trouve extraordinaire", confie-t-il.
A l'idée de commencer une nouvelle discipline, Alexis Pinturault, double médaillé aux Mondiaux de Courchevel en février, avoue que les sentiments se mélangent.
"Il y a de tout. Il y a un peu cette part de réflexion et de doute qui est naturelle en se disant : est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que c'est le bon choix ? Mais pour moi, c'est assez vite estompé car la descente, la vitesse pure, ça m'a toujours plu".
Masse musculaire et explosivité au programme de sa préparation
Mais pour s'aligner sur la discipline de vitesse, le skieur de Courchevel a dû modifier sa préparation cet été et faire des ajustements.
"Il a fallu prendre de la masse musculaire, ça demandait des entraînements plus spécifiques. On a fait beaucoup de force, beaucoup de puissance, mais en même temps beaucoup d'explosivité", indique le Savoyard.
"C'était difficile. A ski, il a aussi fallu prendre des repères, qui ne sont d'ailleurs pas encore totalement pris. C'est pour ça qu'on a fait le choix de ne pas aller à la première descente qui est à Zermatt (le 11 novembre, NDLR) pour aller faire du super-G et de la descente aux Etats-Unis, et se préparer vraiment correctement avant de commencer les disciplines de vitesse à Beaver Creek en décembre".
A la question de savoir s'il y a de la frustration à manquer cette première descente, Alexis Pinturault n'hésite pas une seconde à répondre par la négative.
"Je n'ai rien à gagner en y allant. Si je vais à Zermatt, je ne vais faire que cinq manches de descente en cinq jours, au mieux. Je ne suis pas dans les 30 (meilleurs skieurs marquant des points au classement) dans cette discipline donc la seule chose que je vais perdre en y allant, c'est de l'entraînement en vue des autres compétitions".
"Commencer par marquer des points"
Et si le défi est grand, le skieur français reste lucide. Il a conscience de devoir faire ses gammes. Il n'en oublie pas moins ses disciplines de prédilection.
"Ce n'est pas parce que j'ai fait le choix d'arrêter le slalom pour me mettre à la descente que je délaisse le géant. Au contraire, pour moi c'est clairement l'objectif numéro un en termes de résultats. La descente, c'est un peu à part pour le moment, comme un bonus. J'aimerais commencer à marquer des points, en espérant bien sûr que les points soient les meilleurs possibles, mais ça me semble irréalisable de faire une victoire ou même un podium dès la première saison."
Mais la victoire est clairement en ligne de mire à moyen terme.
"L'idéal serait d'aller chercher une victoire et je sais que le défi est extrêmement élevé. Mais c'est quelque chose que je trouve assez extraordinaire, qui me motive énormément et qui me donne un peu le sentiment de rattaquer une deuxième carrière. Quand j'étais plus jeune, je voulais faire des podiums. Après, l'objectif, c'était de gagner. Puis une fois qu'on commence à gagner, c'est de jouer les classements. Aujourd'hui, la seule discipline où je n'ai pas gagné, c'est la descente."
Pour l'instant, son choix d'abandonner le slalom ne souffre d'aucun doute.
"Je me disais que (le slalom) allait me manquer pendant la préparation d'été mais j'ai été agréablement surpris de voir que ça ne me manquait pas du tout. Est-ce que ça va être un manque pendant l'hiver quand il y aura une compétition ? Je ne sais pas, on verra, pour le moment je me sens vraiment droit dans mes bottes et je n'ai aucun regret du choix que j'ai fait."
Propos recueillis par Valentine Graveleau, pour l'AFP.