Au lendemain des manifestations, la mobilisation se poursuit sur le rond-point d'Aiton en Savoie, où les Gilets jaunes sont présents depuis le tout début du mouvement. Qui sont-ils ? Et pourquoi se sont-ils engagés ?
Sur le rond-point d'Aiton, ils sont une cinquantaine à se relayer depuis quatre semaines. Ils viennent de Chambéry, Albertville, Montmélian, mais aussi de la montagne, de Tarentaise et de Maurienne. Et même de plus loin encore.
Frédéric, par exemple, est un gilet jaune de la Drôme. Père de 5 enfants, il a 48 ans. Son salaire de fonctionnaire ne dépasse pas 1 400 euros par mois.
Il explique : "Heureusement qu'avec mes compétences, je peux travailler dans un autre circuit, c'est-à-dire comme on dit au black... Les week-ends, au lieu de rester avec ma famille, je continue à travailler..."
Les profils sont très divers. Jeunes actifs, mères isolées, ou employés à l'usine.
Tous les jours à 7 heures, Cécile vient allumer les braseros. Cette retraitée a 1 400 euros pour vivre. Après avoir payé le loyer, les assurances, les factures et l'essence, il ne lui reste plus grand'chose.
Comme Cécile, ces gilets jaunes d'Aiton n'avaient encore jamais manifesté, et ne sont pour la plupart pas syndiqués. Ils ont pourtant répondu à un appel lancé sur les réseaux sociaux.
Depuis, ces personnes qui ne se connaissaient pas jusqu'alors viennent chaque jour refaire le monde. Dans la bonne humeur. Et peut-être même pour fêter Noël.