Seule candidature retenue pour l'organisation des Jeux olympiques d'hiver 2030, les Alpes françaises se préparent à accueillir l'événement. Athlètes, clubs et autres acteurs du sport se réjouissent et s'impatientent déjà de participer à cette compétition.
L'annonce a fait l'effet d'une bombe ce mercredi 29 novembre au soir. Après avoir établi un dossier express, les Alpes françaises sont désormais les seules en lice pour organiser les Jeux olympiques d'hiver 2030. Une décision du Comité international olympique (CIO) qui enthousiasme le monde du sport.
Une belle vitrine pour la région et ses clubs
Si le dossier doit être étoffé et finalisé avant mars prochain, les sites ont déjà été retenus. La candidature, portée coinjointement par les régions Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Auvergne-Rhône-Alpes, a sélectionné plusieurs infrastructures de Savoie et Haute-Savoie pour organiser les épreuves.
Au club de Bobsleigh Luge Skeleton La Plagne (CBLS), l'attente était grande. "On espérait grandement. J’y croyais très fort car on avait un dossier très pertinent avec des infrastructures pertinentes. On a un savoir-faire d’accueil qui n’est plus à démontrer", se réjouit sa présidente Alexandra Boch.
Site unique en France, la piste de la Plagne accueillera les épreuves de bobsleigh, luge et skeleton. Trente-huit ans après avoir vu descendre les meilleurs bobeurs, la station savoyarde retrouvera ses couleurs olympiques.
Aujourd'hui, le CBLS compte dans ses rangs une centaine de licenciés. Il espère en gagner davantage grâce à cet événement. "Cela va représenter un formidable élan pour nos disciplines. On est des sports de niche. Cela va à nouveau susciter de l’engouement. Les Jeux vont être un accélérateur et une mise en lumière fantastiques", se félicite la présidente.
Une fierté immense pour les athlètes
Du côté des athlètes français, qui s'entraînent chaque saison sur cette piste construite pour les JO d'Albertville, cette annonce a également provoqué un enthousiasme débordant. "C’est une vraie chance d’avoir des jeux à la maison. Peu d’athlètes peuvent le vivre. C’est une motivation supplémentaire !" confie Margot Boch.
Née à la Plagne, la pilote de bobsleigh espère désormais qu'une seule chose : se qualifier pour cette échéance. "Je connais la piste presque par cœur. Ça peut être un avantage. Mais au-delà de ça, c'est une chance de disputer les Jeux à domicile, devant ma famille, mes amis et mes sponsors" explique la bobeuse de 24 ans.
Même si elle s'y voit déjà, Margot Boch se concentre tout d'abord sur la Coupe du monde de bobsleigh, qui se déroulera à La Plagne du 4 au 10 décembre prochain, puis sur les JO de Milan organisés en 2026.
Présent en Suède en vue de la deuxième étape de Coupe du monde de ski de fond à Gällivare, Hugo Lapalus se réjouit lui aussi de pouvoir concourir à domicile. "Pour un athlète, il y a comme objectif de faire les Jeux. Et le faire à la maison, là où on s’est entraîné depuis tout petit, c’est la plus belle chose qui peut nous arriver. C’est le rêve ultime. On est déjà excité !" Sa famille et ses amis lui ont déjà assuré s'organiser pour "faire un maximum de bruit sur le bord de la piste".
Licencié au club de la Clusaz depuis plus de douze ans, le fondeur de 25 ans se conditionne déjà à skier sur les pistes de son enfance. "On part déjà en mission. On part pour six ans de préparation et les Jeux de 2026 seront presque une étape", déclare le Haut-Savoyard.
Les anneaux olympiques à la Clusaz, il en a toujours rêvé. Même si la route est encore longue avant de s'assurer une qualification en 2030, Hugo Lapalus ambitionne déjà de décrocher une médaille. "Cela va être dingue de courir devant la famille et les copains. Sur le relais notamment, on a très envie d’aller chercher quelque chose devant le public français."
"On a encore du temps devant nous pour préparer tout cela. Mais il faut commencer à s’y préparer."
Jean-Claude Tondeur, président CDOS Savoie
Depuis l'annonce du Comité international olympique, l'engouement s'est répandu dans l'ensemble des clubs alpins, mais aussi dans les Conseils départementaux olympiques et sportifs. En Savoie, son président se réjouit d'organiser une telle compétition sur son territoire.
"C’est bon pour tout le monde d’avoir des JO à proximité, notamment en termes d’empreinte carbone. Cela fait connaître la région et vivre le territoire. C’est un truc exceptionnel. On a la chance de les avoir en France", explique Jean-Claude Tondeur.
En revanche, le président du CDOS savoyard attend d'en savoir plus sur les détails de cette organisation pour anticiper un maximum. "On a organisé des championnats du monde, mais là les JO, c’est énorme. Il y a une autre saveur. [...] On a encore du temps devant nous pour préparer tout cela. Mais il faut commencer à s’y préparer" ajoute-t-il.
Même si les Alpes françaises n'ont pas encore officiellement été désignées comme organisatrices des JO d'hiver 2030, l'impatience commence à gagner les acteurs du sport. Il faudra attendre juillet 2024 pour connaître l'hôte choisi par le CIO.