La skieuse Tessa Worley et le spécialiste du half-pipe Kévin Rolland ont été désignés porte-drapeaux de l'équipe de France olympique aux JO de Pékin (4-20 février), ce mercredi 26 janvier. Un "honneur" et une "fierté" pour les deux athlètes.
Une première pour le freestyle, le retour aux affaires du ski alpin. Le Savoyard Kevin Rolland et la Haute-Savoyarde Tessa Worley ont été désignés porte-drapeaux de l'équipe de France aux Jeux olympiques de Pékin (4-20 février), ce mercredi 26 janvier.
Un petit événement : la fonction symbolique était assumée par le ski nordique depuis 2010. Mais ce n'est pas si surprenant : d'un côté, l'un des plus beaux palmarès du ski alpin féminin, de l'autre l'histoire d'un miraculé des tremplins, ont été valorisés.
Le tandem Worley-Rolland a déjoué les pronostics pour emporter les suffrages de leurs pairs. La géantiste de poche (1,58 m) et l'acrobate du halfpipe porteront le drapeau tricolore dans le Nid d'oiseau lors de la cérémonie d'ouverture le 4 février.
Rolland le "survivant"
Ce duo homme-femme, sur le modèle de la paire Agbégnénou-Aït Saïd de Tokyo, est une première pour des Jeux d'hiver. Worley et Rolland, qui tenteront de mener les Bleus au-delà du record de quinze médailles de Sotchi et de PyeongChang, succèdent au quintuple champion olympique de biathlon Martin Fourcade (2018) qui a depuis remisé sa carabine.
Forcément, c’est aussi une fierté personnelle après ce qui m’est arrivé.
Kévin Rolland.
"En tant que skieur freestyle, je me dis qu'on a fait du chemin en une petite dizaine d'années. On n'était pas vraiment dans le paysage des sports d'hiver, un peu en marge. Avoir aujourd'hui un porte-drapeau, ça représente beaucoup", apprécie Rolland.
Médaillé de bronze de halfpipe aux Jeux de Sotchi en 2014, Kévin Rolland est revenu à temps d'un grave accident de ski survenu en 2019. Victime d'un traumatisme crânien, d'une fracture du bassin et de multiples traumatismes internes, il avait été hospitalisé 45 jours dont quelques-uns dans le coma. Il avait ensuite rechaussé les skis dès octobre 2019 pour prendre ensuite la huitième place aux Mondiaux 2021 d'Aspen (Colorado).
"Forcément, c’est aussi une fierté personnelle après ce qui m’est arrivé, le fait de revenir après mon accident sur les Jeux Olympiques, mais en tant que porte-drapeau, symboliquement, c’est fort, a-t-il poursuivi. Je vais essayer de ramener de l’énergie, de la positivité. J’ai connu la médaille, mais j’ai aussi connu l’échec, donc j’espère pouvoir être de bon conseil."
Worley "reconnaissante"
Discipline reine des Jeux d'hiver, le ski alpin n'avait plus eu les honneurs de porter le drapeau français depuis les JO de Salt Lake City il y a vingt ans, avec Carole Montillet, sacrée championne olympique de descente quelques jours plus tard.
De quoi inspirer Worley (32 ans), double championne du monde de slalom géant, à qui il ne manque qu'une médaille olympique dans son riche palmarès : 15 victoires en Coupe du monde et un globe de géant en 2017.
On part à Pékin avec énormément de détermination, de volonté, de plaisir, j’ai envie de transmettre tout cela jusqu’au public français, malgré la distance.
Tessa Worley.
"J'ai envie de vivre l'expérience des Jeux pas que sportivement, mais aussi humainement. Ce rôle de porte-drapeau est vraiment dans la lignée de cet état d'esprit-là", explique Worley, "très contente de pouvoir s'impliquer un peu plus".
"C’est avec une grande fierté et beaucoup de joie que j’ai appris la nouvelle. Je suis très reconnaissante que les athlètes ambassadeurs m’aient fait confiance pour remplir ce rôle si important. On part à Pékin avec énormément de détermination, de volonté, de plaisir, j’ai envie de transmettre tout cela jusqu’au public français, malgré la distance", a réagi la skieuse du Grand-Bornand.
Padakis, Cizeron, Laffont et Pinturault un temps envisagés
Le couple de patineurs, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, favori pour l'or en danse sur glace après sa médaille d'argent il y a quatre ans, faisait pourtant figure de candidature sérieuse au duo de porte-drapeaux.
Quant à Alexis Pinturault et Perrine Laffont, deux candidats très solides aussi, l'un comme vainqueur de la dernière Coupe du monde de ski alpin et l'autre en tant que championne olympique de ski de bosses, à PyeongChang, ils ont renoncé pour une question de calendrier.
Benjamin Daviet porte-drapeau aux Paralympiques
La paire de porte-drapeaux a été désignée par un collège constitué de deux "ambassadeurs" par discipline concourant aux Jeux, à chaque fois un homme et une femme, eux-mêmes élus par le public via les réseaux sociaux.
Le biathlète et fondeur Benjamin Daviet, six médailles paralympiques à son palmarès (dont trois d'or), a lui été désigné porte-drapeau pour les Jeux paralympiques (4-13 mars) par un vote des parasportifs français figurant dans la pré-liste pour les Jeux de Pékin. Il succède à Marie Bochet, octuple championne paralympique de ski alpin.