L'Office anti-fraude européen se penche sur le dossier du Lyon-Turin, selon les écologistes

L'Office anti-fraude européen (Olaf) a décidé d'ouvrir une enquête sur le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, ont indiqué des élues françaises du groupe européen des Verts.

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"L'Olaf nous a indiqué ce matin qu'il diligentait une enquête", a affirmé la députée européenne Michèle Rivasi, qui avait saisi en novembre l'agence européenne sur ce chantier, avec sa collègue Karima Delli. L'Olaf "a jugé qu'il y avait lieu d'enquêter au vu des documents que nous lui avons fournis, jugés suffisamment pertinents", a ajouté Mme Rivasi.

Mmes Rivasi et Delli avaient mis en cause auprès de l'Office de possibles conflits d'intérêts en France dans la passation de marchés publics, des soupçons de liens avec la mafia entretenus par des entreprises italiennes impliquées, ainsi que des irrégularités dans des appels d'offres. Selon Mme Rivasi, l'Olaf n'a pas précisé aux deux eurodéputées si elle entendait enquêter sur tout ou partie de ces volets.

Aucune confirmation n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès de l'Olaf.

Le dossier pourrait être transmis à la Justice

L'Olaf a six mois pour rendre ses conclusions. En cas de fraudes constatées, le dossier pourrait être transmis aux justices des deux pays et la Commission européenne pourrait interrompre des financements au projet, selon Mme Rivasi.

Ce chantier ferroviaire est actuellement au centre d'un procès intenté à Turin contre l'écrivain italien Erri De Luca, accusé d'incitation au sabotage des travaux. La justice turinoise a condamné mardi 47 opposants au projet à des peines de prison pour des heurts violents avec la police italienne en 2011.

La Commission européenne avait réaffirmé en novembre son soutien à cette liaison, "parmi les projets d'infrastructure les plus importants" en Europe. Elle réagissait à des critiques émises devant une commission du Parlement européen par des experts indépendants sur le coût et l'impact environnemental du chantier.

Le projet souhaité par Paris et Rome prévoit que l'Union européenne finance 40% des 8,5 milliards d'euros que coûtera la seule construction du tunnel de 57 km, soit 3,4 milliards d'euros, l'Italie versant 2,9 milliards et la France 2,2 milliards.
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