Le soulagement du directeur du Parc de la Vanoise après le vote de la charte

La nouvelle charte du Parc National de la Vanoise a enfin été adoptée le 27 novembre. Fait surprenant, les maires des communes du Conseil d'Administration ont fait le choix collectif de ne pas voter. Après des mois de débats houleux, le directeur du parc se réjouit qu'ils n'aient pas voté contre. 

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"On est content d'avoir évité un 'non'", explique Emmanuel Michau. "Les élus ont choisi de laisser le processus se dérouler, et de remettre le choix de leur adhésion". Cette non participation, qui ressemble à un désaveu, serait donc un signe positif.

Il est vrai qu'après l'avis défavorable de 26 des 29 communes concernées au cours de la consultation préalable de 2012, on aurait pu imaginer que les maires du Conseil d'Administration allaient plutôt voter contre la charte. 

   >>> Lire aussi : Bisbilles autour de la charte du Parc National de la Vanoise (Savoie)

Le choix a été solidaire, celui de ne pas participer au vote. Ni oui, ni non, donc. Les élus et les trois conseillers généraux se sont simplement retirés de la pièce. Ne restaient que 22 membres. La majorité d'entre eux a voté pour, 16 "oui", 4 "non" et 2 abstentions. C'est ainsi que la charte a été adoptée. 

   >>> Lire aussi : Charte du Parc National de la Vanoise (Savoie): un vote sans les maires

D'ici la fin du mois de décembre, le préfet va déposer le document auprès du Ministère de l'Ecologie. La charte passera ensuite dans les mains du Conseil National de Protection de la Nature, avant d'être examinée par le Conseil d'Etat. Viendra enfin le moment du choix de l'adhésion ou pas des communes, qui se fera après les élections municipales, a priori en automne 2014. 

Le choix de ne pas dire non à l'adoption ne préjugerait en rien du choix final d'adhésion. En cela, les réunions publiques auront permis d'apaiser le débat. Deux améliorations majeures. Une réécriture totale du document d'abord, sur la forme. Et puis une stratégie touristique établie par la direction du parc et les élus des communes, qui sera adossée à la charte. 

"Nous sommes heureux d'avoir dépassé le stade de l'écriture et de passer au concret", précise Emmanuel Michau. "On a mobilisé énormément d'énergies en écriture, en convictions et en débats".  

L'adoption de la charte met aussi fin à une période compliquée, émaillée par des échaufourrées entre la direction et les opposants. Ainsi il y a quelques mois, le parc avait été pris pour cible, des panneaux avaient été détruits et des inscriptions peu aimables avaient été inscrites. 

"On a beaucoup avancé en cinq mois", a conclu le directeur du parc. "On a créé plus de lien", a-t-il ajouté, soulignant "la stratégie touristique" où "tous ont trouvé leur compte". 

La charte ne transige pas sur la problématique d'extension des stations 


Si la direction du parc a souhaité tracer les contours de cette stratégie touristique avec les élus, notamment les maires des stations... Rien n'a changé concernant les réserves sur les extensions des domaines skiables ou les constructions de lignes.

Ainsi, la charte interdit formellement tout impact environnemental dans le coeur du parc. Par exemple, si un télésiège devait être construit dans l'aire d'adhésion, où se trouvent de nombreuses stations de ski, il ne pourrait pas déverser ses skieurs dans la zone du coeur du parc. Autre exemple, des canons à neige ne pourraient pas non plus venir chercher de l'eau dans le coeur du parc. 

Clairement, une liaison Bonneval-Val d'Isère ne pourra pas se faire. Quant au projet de télésiège à Auxois, la ligne ne pourra pas arriver dans le coeur du parc. 

Quant aux débats sur l'extension des stations, ils se feront dans le cadre des comités UTEN qui réunissent les élus et le préfet de région, ou dans le cadre de Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT). Le parc aura un pouvoir d'avis en tant qu'expert environnemental, il ne sera pas décisionnaire. 



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