Ils ont parfois plus de 50 ans de permis, et pourtant ils s'offrent une piqûre de rappel. En Savoie, la mairie d'Albertville a organisé, ce mardi 22 avril, un stage de conduite pour les seniors.
Le monitrice prend ses précautions. Aujourd'hui, elle n'a pas affaire à un jeune novice. Jean-Pierre conduit depuis 47 ans. Et pourtant, il a accepté de suivre ce stage réservé au troisième âge. Il n'est pas le seul. Solange, la monitrice, leur explique pourquoi il est important de se recycler : "Vous ne connaissez peut-être pas toutes les nouveautés en matière de panneaux et de giratoires". Jean-Pierre acquiesce.
Proposés par la mairie d'Albertville et la Prévention routière, ces stages qui comprennent pratique et théorie, avec un petit passage par une séance de code, sont ouverts aux volontaires. Et, chose importante, il n'y a pas de visite médicale. C'est un élément redouté par les seniors.
Reportage Cédric Picaud et Vincent Habran
La visite médicale redoutée
En 1994, Bernard Bosson, alors ministre des Transports, avait présenté un projet de réforme de la conduite. Il proposait une visite médicale annuelle pour les conducteurs de plus de 70 ans. Cette mesure s'appuyait sur une étude de l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité démontrant que les personnes âgées, si elles ne sont responsables que de 6% des accidents de la route, représentent 12% des conducteurs tués. Un phénomène lié à la fragilisation de l'organisme à partir d'un certain âge. Le projet de loi s'était heurté à une opposition massive. Pourtant, ce projet ne faisait que rallier les dispositifs en place dans la plupart des pays européens, où les visites médicales sont obligatoires passé 70 ans. Plus radicale, la Finlande retire même automatiquement le permis de conduire à cet âge.
Devant le refus de quelque législation que ce soit en France, Sécurité et Prévention routière se sont rabattues sur des stages qui sonnent comme une remise à niveau. A Albertville, le prochain aura lieu le 19 mai.