Après l'attaque de trois génisses par des vautours dans un alpage de Mont-Denis en Savoie, l'autopsie des bêtes a révélé que celles-ci étaient affaiblies et malades, proches de mourir. Les vautours n'auraient finalement fait que leur travail.
Trois génisses dévorées en 15 jours sur le même alpage, l'affaire avait fait grand bruit en Maurienne, en ce début d'été. Très vite, les histoires les plus folles avaient circulé, les vautours seraient passés à l'attaque et s'en prendraient aux troupeaux de bovins. Un peu plus, et on était en plein drame... Vous vous souvenez des "Oiseaux" d'Hitchcock ?
Mais les faits observés ont très vite démenti la rumeur. L'absence de sang autour des cadavres des bêtes, tout d'abord, ce qui aurait dû être le cas si l'animal était vivant.
L'autopsie pratiquée sur les trois génisses dévorées, enfin, a clos les débats. Les bêtes souffraient d'entérotoxémie, une maladie des ruminants qui entraîne la mort en quelques heures. Les vautours n'auraient finalement fait que leur travail.
L'histoire a profondément choqué les naturalistes, qui n'ont pas compris l'emballement médiatique autour de ces attaques. A la LPO, Ligue de protection des oiseaux de Savoie, on regrette cette polémique alimentée et relayée par la plupart des médias.
"C'est une espèce qu'on dit nécrophage, qui consomme des cadavres", explique Caroline Druesne, coordinatrice de la LPO Savoie.. Le vautour "n'est pas du tout adapté pour attaquer ou tuer un animal. Il a un gros bec tranchant, mais qui ne peut pas donner la mort".
Une chose est sûre, en Maurienne, le vautour est bien un charognard et pas un prédateur... Malgré sa mauvaise réputation, il assure une fonction de nettoyage bien plus écologique que la meilleure des filières d'équarissage.