La coordinatrice européenne du tunnel Lyon-Turin a exhorté la France à avancer "à grande vitesse" sur le dossier, ce mardi 28 juin, lors d'une assemblée générale de la Transalpine. Elle souhaite notamment qu'un tracé définitif côté français soit établi.
La coordinatrice européenne chargée du Lyon-Turin a tapé du poing sur la table. Lors de l'assemblée générale de la Transalpine, association qui rassemble les collectivités et les entreprises du projet ferroviaire, Iveta Radicova a appelé la France à avancer "à grande vitesse" sur le dossier.
Elle souhaite notamment que le tracé définitif des voies d'accès soit choisi : "Nous sommes déjà trop en retard. (...) Cela fait vingt ans que nous sommes en retard, aujourd'hui nous devons absolument finaliser ce projet."
Cette ancienne Première ministre slovaque a salué les avancées, côté italien, de l'aménagement des voies d'accès au tunnel de 57,5 km en cours de creusement sous les Alpes entre la vallée de la Maurienne (Savoie) et le Piémont. Une vingtaine de TGV et quelque 160 trains de marchandises doivent l'emprunter à l'horizon 2030.
Il est temps de prendre des décisions claires, c'est crucial.
Iveta Radicova, coordinatrice européenne chargée du Lyon-Turin.
"Je ne suis pas aussi satisfaite côté français", a ajouté Mme Radicova. Elle déplore que le gouvernement n'ait toujours pas choisi le tracé des voies d'accès. Une décision était prévue au premier trimestre 2022, mais elle n'est pas venue depuis, alors que la présidence française de l'Union européenne se termine jeudi soir.
"Je comprends les circonstances politiques, le président Macron n'a pas de majorité au Parlement et ce n'est pas facile de négocier dans ces conditions. Mais depuis six ans que je suis à ce poste, il y a toujours eu un 'mais'", a relevé la coordinatrice. "Il est temps de prendre des décisions claires, c'est crucial. Nous ne voulons pas construire un tunnel vide", a-t-elle insisté. Faute de voies d'accès adaptées au trafic prévu, ce dernier serait ineffectif.
Une décision attendue par les Italiens
L'Europe a accepté de financer la moitié des voies d'accès, dont le coût s'élève à 1,9 milliard d'euros côté italien (pour 55 km) et oscille entre 5 et 7 milliards côté français (pour 140 km), à la condition que les deux États formalisent leurs engagements dans un "acte d'exécution". Le chantier du tunnel lui-même avoisine les neuf milliards d'euros.
Nous n'aimerions pas perdre un milliard.
Paolo Foietta, représentant de l'Italie au sein de la Commission intergouvernementale.
Faute de décision française en 2022, "nous courons le risque de rater les financements européens jusqu'en 2027", a prévenu Paolo Foietta, représentant de l'Italie au sein de la Commission intergouvernementale qui suit le projet. "Nous sommes dans le même bateau et nous n'aimerions pas perdre un milliard", a-t-il poursuivi devant l'assemblée générale de la Transalpine.