Lyon-Turin : le financement du projet avance à petits pas, malgré les oppositions

Le gouvernement a assuré, en fin de semaine, avancer sur le financement du tunnel Lyon-Turin, un projet ferroviaire destiné au fret en Maurienne (Savoie). Ces annonces interviennent quelques jours après une importante manifestation d'opposants et la dissolution du mouvement des Soulèvements de la Terre.

Le controversé projet du tunnel Lyon-Turin continue d'avancer, malgré les récentes contestations. La Commission intergouvernementale pour la ligne à grande vitesse a enregistré des progrès sur le financement des voies d'accès côté français.

"On a beaucoup reproché à la France de ne pas avancer" mais le ministre délégué aux Transports "Clément Beaune a apporté des engagements financiers sur la table", a salué ce jeudi 22 juin, Josiane Beaud, cheffe de la délégation française après une réunion de la Commission intergouvernementale à Lyon.

Début juin, le ministre a, en effet, confirmé qu'il était prêt à débloquer 3 milliards d'euros de crédits pour les voies d'accès côté français (les lignes ferroviaires qui mènent jusqu'au tunnel transalpin, ndlr), estimées entre 10 et 12 milliards d'euros et qui devraient être financées à 50 % par l'Union européenne.

Le reste devra être financé par les collectivités locales mais le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a réservé sa réponse. Il appelle en priorité à "enclencher des études sérieuses", qu'il s'engage à financer au tiers, pour lever le flou sur les budgets et le tracé définitif.

Des avancées malgré les oppositions

Les récentes déclarations de Clément Beaune semblent remettre le projet sur les bons rails, notamment au regard des engagements de la France vis-à-vis de son voisin italien, plus avancé dans les travaux, et de la déclaration d'utilité publique qui arrive à échéance en 2028.

Une situation qui tranche avec les récentes oppositions au projet. Samedi 17 juin, une importante manifestation avait été organisée par des associations écologistes avec le mouvement des Soulèvements de la Terre,  dissous mercredi en Conseil des ministres. Ces opposants dénoncent un projet "pharaonique" et "néfaste" pour l'environnement, la biodiversité et les ressources en eau.

Au total, plus de 3 000 opposants s'étaient retrouvés à hauteur de l'autoroute A43, samedi dernier. Les violences avec les policiers et gendarmes avaient fait "une cinquantaine de blessés graves dont six hospitalisations", selon les organisateurs. Les autorités n'avaient enregistré pour leur part que "trois blessés légers" parmi les manifestants. Deux d’entre eux avaient été "pris en charge par les services de secours et conduits vers les hôpitaux de Chambéry et Saint-Jean-de-Maurienne".

La ligne historique jugée insuffisante

De nombreux élus écologistes, comme les maires de Lyon et Grenoble, ont proposé de moderniser la ligne historique qui serpente déjà les Alpes. Selon eux, celle-ci est sous-exploitée et suffisante pour absorber le trafic de fret actuel.

Insuffisant pour Jacques Gounon, par ailleurs président de Getlink, la société du tunnel sous la Manche : "Cette ligne ne répondra jamais aux besoins des transporteurs et du report modal" des camions vers le rail. "On a besoin d'une solution rapide et simple", a-t-il insisté. 

Le chantier se découpe en trois parties : les accès français (150 km), les accès italiens (60 km) et le tunnel de base du Mont-Cenis (57,5 km), qui deviendra le plus long tunnel ferroviaire au monde. Le temps de trajet entre les deux villes doit à terme passer à 1 heure 47 contre 3 heures 47 actuellement.

La dernière évaluation du coût total du chantier a été effectuée en 2012 par la Cour des comptes, qui le fixait alors à 26 milliards d'euros.

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