Ce mercredi 5 novembre, troupeaux et tracteurs sont dans les rues. Un appel national a été lancé par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs. En Rhône-Alpes, Valence et Bourg-en-Bresse serviront de décor à des défilés "pour plus de reconnaissance du travail et pour moins de contraintes".
C'est à Valence que les agriculteurs de l'Isère sont attendus et c'est à Bourg-en-Bresse que ceux des Savoie iront défiler. "C'est une manifestation du désespoir", explique bon nombre de paysans. Certains sont en survie mais ce ne sera pas l'unique propos.
Ils ont eu "à avaler pas mal de couleuvres" ces derniers mois. Récemment encore, certains se sont retrouvés victimes collatérales de l'embargo mené contre la Russie. Cette fermeture des frontières russes aux produits agricoles européens est, selon eux, "un problème politique" et "la solidarité européenne" doit donc compenser. Mais ce n'est pas tout.
Paperasse
En premier lieu, c'est l'Europe et ses "tracasseries administratives" qui font bondir les agriculteurs. Et en plus, la France aurait tendance à en rajouter. "On nous demande d'être aujourd'hui agriculteur, technicien et administratif... On passe un temps fou dans la paperasse. Rien que ça, ça rebute pas mal de jeunes", explique l'un d'eux. Au chapitre des nouvelles contraintes, les exploitants citent notamment les règles liées l'apprentissage où "un jeune ne peut plus monter sur une échelle". Et puis, comme dans beaucoup de secteurs, le coût de la main d'oeuvre est mise en avant.Reportage Maxence Regnault et Floriane Olivier
Respect
S'ils descendent dans la rue, c'est aussi pour interpeller la population, lui dire qu'elle a "un rôle à jouer pour sauver les paysans", en faisant pression sur les collectivités par exemple. Actuellement, dans les cantines, les maisons de retraite ou les les hôpitaux, les menus seraient faits à partir de 75% de fruits et légumes importés. "Ne serait-il pas temps de faire preuve d'un peu de patriotisme!", commente un syndicaliste qui estime que "les cahiers des charges des établissements publics devraient imposer deux à trois plats issus de la production française". Évidemment, les paysans pensent aux grandes surfaces "loin d'être patriotes"!Traitements
La bataille des agriculteurs passe aussi par la défense des traitements phytosanitaires. La liste des produits autorisés ne cesse de se réduire, ce qui les inquiète pour lutter contre certaines maladies. Ils parlent "d'une suradministration sur le plan environnemental".Loup
Particularisme local dans cette manifestation nationale: le cas du loup. Les agriculteurs souhaitent aujourd'hui devenir acteurs de leur protection contre le canidé.Interview