Le projet de nouvelle loi Montagne doit être examiné lundi 10 octobre à l’Assemblée nationale. Les agriculteurs entendent bien conserver leurs acquis et restent vigilants.
Elle est enfin de retour dans la vallée, après un été dans les alpages, la tarine. Mais il lui faudra patienter encore un peu avant d’intégrer son étable. Un bâtiment flambant neuf de 60 places installé à Val-Cenis, sorti de terre grâce à la loi montagne et l’ICHN; l’indemnité compensatrice au handicap naturel qui réduit considérablement les surcouts de construction qu’impose la neige ou l’altitude en montagne.
Pour ce bâtiment, le budget était de 750.000 euros. Les aides se sont quant à elles élevées à 150.000. Une aide considérable et primordiale pour une agriculture de montagne moderne et dynamique, souvent menée par des agriculteurs pluriactifs. Comme Yoann Tour, à la fois producteur de lait et moniteur de ski. "C’est aussi grâce à cette activité extérieure qu’on peut moderniser le bâtiment", explique le jeune homme.
Conforter les acquis
En montagne, le lait est essentiellement transformé en fromage. Avec les fonds d’investissement pour l’auto-développement en montagne, la loi Montagne de 1985 a permis de valoriser ces filières et assurer un revenu aux producteurs. "Comme c’était de l’auto-développement, c’était le territoire qui donnait ses besoins et qui trouvait son financement. La filière Beaufort par exemple a bénéficié de ces fonds pour ses investissements", explique Anne Castex, du réseau montagne à la Chambre d’Agriculture des Alpes du nord.
Mais les agriculteurs restent vigilants et attendent de la nouvelle loi qu’elle conforte leurs acquis.
Le reportage de Christian Deville, Nathalie Rapuc et Jean-Jacques Picca