En Savoie, les viticulteurs s'équipent désormais pour faire face à des épisodes de grêle plus fréquents et plus violents en raison du changement climatique. Différents dispositifs sont utilisés pour protéger les vignes en plus des polices d’assurance spécifiques auxquelles souscrivent de nombreux professionnels du secteur.
Un ballon gonflé à l'hélium pour lutter contre la grêle. C’est la solution utilisée depuis cinq ans par des viticulteurs de Chignin, en Savoie. Lorsque l'orage menace, un ballon chargé de sel est envoyé dans les airs. "Cela permet de libérer des sels calciques qui empêchent la formation des grêlons", résume André Quénard, viticulteur au domaine La Gerbelle.
Un moyen de lutte collectif - chaque ballon agit sur une zone d’un kilomètre carré - devenu indispensable ces dernières années pour protéger les cépages de la grêle. "Avant, on avait un épisode tous les 10 ans et aujourd'hui, c’est un tous les 3 ou 4 ans, voire deux épisodes la même année", déplore André Quénard.
Des moyens de lutte efficaces... mais onéreux
D’autres solutions existent, comme les filets anti-grêle utilisés dans une parcelle de Saint-Pierre-d'Albigny, à quelques kilomètres de Chignin. "On voit que les raisins sont bien protégés. Le filet est tellement tendu que ça fait effet rebond", explique David Henriquet, viticulteur à la cave coopérative de Cruet, désignant les mailles serrées qui entourent ses vignes.
Quand on a connu une perte de récolte conséquente, on est prêt à investir de façon massive.
David Henriquet, viticulteur à la cave coopérative de Cruetà France 3 Alpes
Mais ces différents moyens de lutte contre les intempéries sont onéreux. Chaque ballon anti-grêle lâché coûte 400 euros, et l’hectare de vigne protégé par filet de 15 000 à 20 000 euros. "Quand on a connu une perte de récolte conséquente, on est prêt à investir de façon massive, témoigne David Henriquet. Le fait de pouvoir protéger son raisin, c'est assurer son revenu. La grêle, ça peut emporter une récolte en une minute."
En plus de ces moyens de lutte, les viticulteurs peuvent aussi souscrire des polices d’assurance spécifiques à leur métier et à ses risques. En pratique, ils associent souvent les deux. "Le système assurantiel permet d'avoir une indemnité, donc de l’argent. Mais le problème, c'est que ça ne donne pas de vin en cave. Il faut réussir à combiner un ensemble de choses, moyens de lutte et assurance", estime le directeur du syndicat des vins de Savoie, Alexis Martinod.
Les vignobles savoyards n’ont pas encore connu d’épisode de grêle important cette année. Les vignerons, eux, espèrent produire plus de 11 millions de litres de vin avant la fin de l’été.