PATRIMOINE. Les "Savoyards du monde" réunis en congrés en Haute-Savoie

Savoyard un jour, savoyard toujours. L'association " Savoyards du Monde " tenait son congrés annuel samedi 3 et dimanche 4 Août 2019 à Vétraz-Monthoux, près d'Annemasse (Haute-Savoie). L'occasion de récompenser des enfants du pays pour leur parcours exceptionnel.

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"Savoyard un jour, savoyard toujours...et partout !" Ce pourait être la devise de l'association "Savoyards du Monde" qui, à l'occasion de son congrés annuel à Vétraz-Monthoux, en Haute-Savoie, à procédé à la remise de ses premiers trophées.

Une vulcanologue Annécienne, créatrice de la première fondation destinée à anticiper et gérer les risques liés aux éruptions volcaniques, un « Bauju » dont la société emploie aujourd'hui au Vietnam 2000 personnes, un « Entremontain » devenu cancérologue de renom aux Etats Unis et enfin, originaire d’Apremont,  un créateur d'écoles pour 3500 enfants sourds et aveugles du Cambodge.

Tous ces expatriés ont en commun leurs racines savoyardes qui selon eux sont à l'origine de leur réussite.
 

Rassembler Aider et Honorer



Fondée en 1933, cette association compte aujourd’hui 23 comités implantés principalement en Europe, dont 16 en France et 7 à l'étranger (Argentine, Canada, Emirats arabes unis, Qatar, Singapour Uruguay). Elle a pour but de rassembler des expatriés et de les aider à maintenir les liens avec leur région d’origine.

Pour la première fois de son histoire l’association a remis, à l’occasion du rassemblement de Vétraz-Monthoux, des trophées à quatre des siens, pour leur rôle déterminant en faveur d’une tierce personne, d’un groupe, d’une  région ou de leur pays d’adoption.

La création en 2019 des Trophées des Savoyards du Monde a pour but de mettre à l’honneur et de reconnaître des Savoyards, vivants hors Pays de Savoie, qui excellent dans leur domaine d’activité professionnelle, ou associative. Des savoyards qui se distinguent par leur action entrepreneuriale, sociale, artistique, sportive ou patrimoniale.

Depuis quelques années, le Bureau de la Fédération a décidé de se tourner vers les Savoyards hors métropole. C’est à Dubaï qu’a été créée la première association en 2011, puis ce fut Montréal, Singapour, Doha, l’Argentine et l’Uruguay.  Actuellement plusieurs associations à travers le monde sont en constitution, notamment au Mexique, aux Etats Unis, au Koweït et en Suisse.

On estime aujourd’hui à 30 000 personnes la diaspora savoyarde, soit 1% des Français résidant à l'étranger. L’image du migrant Savoyard reste dans l'imaginaire collectif, celle du ramoneur. Toutefois, la réalité historique est tout autre puisque ceux-ci ne représentent qu'un faible pourcentage des expatriés.
 

De Grands Voyageurs


Parmi les ouvriers saisonniers originaires du Faucigny et plus particulièrement de la vallée du Giffre (Samoëns), les métiers de prédilection sont les travaux de maçonnerie, de la pierre ou encore du bois (charpentier). Cette spécialisation s'observe de la période moyenâgeuse jusqu’au 19ième  siècle. On les retrouve notamment sur les chantiers à édifier comme les forts sur la frontière Est du royaume de France.

Les migrants du Haut-Faucigny (Cluses, Magland, Sallanches) se spécialisent eux dans la chaudronnerie ambulante, l'Etamerie, la réparation d'ustensiles de cuisine (Magnin). Au 18ième  siècle leur nombre est estimé à plus de 300 individus.

De la région du Chablais, sont issus les rémouleurs (Boëge) ou les aiguiseurs. Toutefois, leur migration lointaine les amène à se convertir dans le petit commerce de mercerie.

Plus spécifique, les migrants de la commune de La Côte-d'Arbroz deviennent vendeurs de graines de jardin entre le 18ième  et le 20ième  siècle.

Les habitants des hautes vallées de la Haute-Savoie ou de Haute-Tarentaise s'engagent comme commissionnaires à Paris, ce sont les futurs « cols rouges ». Ils obtiennent en 1860 de l'empereur Napoléon III le monopole savoyard sur l’Union des commissionnaires de l’Hôtel des ventes, créé par des Auvergnats vers 1832. Si la corporation compte 90 membres en 1891, on en dénombre 110 en 2010.

En Maurienne, les hommes originaires de Montpascal deviennent maîtres d'école.

Enfin dans les Bauges, les habitants de la commune d'Arith exercent le métier de « hongreur » (qui castre les chevaux) et exportent leur savoir-faire dans la partie sud de la France. Parallèlement, ils vendent des horloges comtoises.

L'historien Paul Guichonnet souligne qu'avec 20 000 migrants en 1834 et 42 000 résidents en 1860, « Paris est devenu la plus grande ville savoyarde, puisque Chambéry ne compte que 19 000 habitants et Annecy, 10 000.

« Savoyards du monde » fédère aujourd’hui une vingtaine d’associations d’expatriés. Elle a pour objectif de s’implanter un peu partout dans le monde.
 
 
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