Pourquoi des parcelles préservées de la tonte voient le jour dans de nombreux parcs et jardins

Des îlots de biodiversité, parcelles préservées où la nature reprend ses droits, essaiment progressivement dans les villes comme à Saint-Etienne-de-Cuines, en Savoie. Des espaces mis en place pour protéger les pollinisateurs, menacés par l'action humaine.

A l'abri des hautes herbes, ils sont souvent invisibles au premier regard. Et pourtant, plusieurs milliers d'insectes se cachent dans les prairies. Parmi eux, des pollinisateurs, essentiels à l'équilibre de la biodiversité mais menacés par l'entretien des espaces verts.

Une espèce d'abeille et de papillon sur dix en Europe est au bord de l’extinction, selon les listes rouges de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Guêpes, moustiques, fourmis, mouches... Autant d'insectes, dont beaucoup sont menacés, qui jouent un rôle crucial dans la production alimentaire.

Près de 84 % des espèces végétales cultivées au niveau européen dépendent directement des pollinisateurs, selon l'Office français de la biodiversité (OFB). C'est pour répondre à cet enjeu que la France a adopté un plan national d'actions pour la préservation des insectes pollinisateurs (2021-2026). Une série de mesures qui vise notamment à préserver leur habitat, dont les milieux prairiaux.

Ni tonte ni entretien

Des espaces favorables à ces insectes fleurissent ainsi sur des parcelles agricoles, en ville ou dans les forêts. Comme à Saint-Etienne-de-Cuines, en Savoie, où un parc urbain est désormais entretenu en prenant en compte les pollinisateurs.

Si certaines parcelles sont toujours tondues, des îlots de biodiversité, petits espaces préservés où la nature reprend ses droits, ont été aménagés. L'entretien y est quasi-inexistant, laissant le champ libre aux fleurs et hautes herbes.

"On voit un superbe syrphe [petite mouche ressemblant à une guêpe, NDLR] qui va, entre autres, se nourrir sur la fleur. Et en même temps, il va emmener le pollen d'une fleur à une autre", décrit Guido Meeus, membre de l'association La Dauphinelle, à l'origine du projet. "Tout le monde peut le faire s'il a un terrain", insiste-t-il.

Enrayer le déclin des pollinisateurs

Car l'idée est de développer cette pratique en la faisant connaître. Des collégiens viennent découvrir ces îlots de biodiversité pour observer et comprendre leur fonctionnement. Dans l'espoir de sensibiliser toutes les générations à l'importance des pollinisateurs.

"C'est un premier pas pour apprécier la nature et aussi la protéger, estime Véronique Damerin, professeure de SVT au collège de Saint-Etienne-de-Cuines. On parle souvent de protection de la nature, de l'environnement, de ce que peut faire l'humain pour protéger notre planète. Mais il faut aussi savoir de quoi elle est constituée, quels sont les êtres vivants autour de nous. Mieux connaître la nature permet, je pense, de mieux la protéger."

A horizon 2030, l'Union européenne a pour ambition d'enrayer le déclin des pollinisateurs. Pour atteindre cet objectif, la France met l'accent sur la recherche scientifique pour mieux connaître et conserver ces insectes.

En Maurienne, chaque plante et insecte colonisant les îlots de biodiversité vont être comptés afin d'analyser l'évolution des milieux naturels. Pour mieux comprendre et réagir aux changements à l'oeuvre.

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