La Plagne, l'une des stations de ski les plus fréquentées au monde avec près de 2,5 millions de skieurs chaque saison, s'apprête à démonter ses remontées mécaniques situées à 3250 mètres d'altitude pour les installer 200 mètres plus bas. Explications.
C’est le dernier hiver où il sera possible de skier sur le glacier de la Chiaupe depuis La Plagne. En effet, le faible enneigement contraint la station à démonter sa gare d’arrivée des remontées mécaniques, située sur le glacier de la Chiaupe à plus de 3250 mètres d’altitude, pour l’installer 200 mètres plus bas : "Cela fait quelques années que le monde entier est alerté par le réchauffement climatique. On est conscient de ce qui se passe et ici dans les Alpes plus qu’ailleurs. Les stations de ski sont très impactées. Et puis, c’est notre outil de travail, c’est notre maison il faut en prendre soin," confie Luc Nicolino, le directeur des pistes de la société d'aménagement.
La fonte du permafrost engendre des mouvements de terrain qui impacte le télésiège du glacier. "La ligne du télésiège a tendance à se décaler", ajoute Alexandre Bouet, directeur général adjoint du domaine skiable de la Plagne.
Dernier événement en date : le 11 octobre, entre 50 000 et 100 000 mètres cubes de roches se sont détachés de l’ancien glacier de Bellecôte : "D’un point de vue environnemental, cela nous a confortés dans nos choix", ajoute le directeur des pistes.
Trois pistes en moins et 55 hectares rendus à la nature
La gare d'arrivée va être complétement démontée cet été pour être remplacée : "On va enlever les pylônes, les câbles et les bâtiments de la télécabine et des deux télésièges. Au total, on va rendre à la nature près de 55 hectares, à l’heure où la plupart des stations agrandissent leur domaine, nous, on décide de le diminuer."
Sur les 130 pistes que compte le domaine skiable, trois vont être supprimées, "deux pistes faciles et une noire", ajoute le directeur des pistes. "C’est surtout l’accessibilité au domaine de ski hors piste qui va être impactée". Désormais, il y aura 25 pylônes à la place de 38 et "l’appareil sera un peu plus performant. Il aura un meilleur débit et on pourra donc amener plus de monde au sommet."
Le directeur des pistes précise que "la nouvelle gare d’arrivée du télécabine sera encastrée dans la roche, pour plus de discrétion."
Le chantier, d’un coût total de 30 millions d’euros débuté il y a deux ans déjà, devrait s’achever d’ici un an pour une ouverture prévue à l’hiver 2023. À noter que chaque hiver, la station accueille entre 2 et 2,5 millions de skieurs, dont 25 % montent jusqu’au sommet à 3250 mètres d’altitude.