Le Parc National de la Vanoise est malmené depuis plusieurs années par l'affaire de la Charte. Son nouveau président, depuis décembre dernier, Laurent Trésallet, est, à 31 ans, le plus jeune de l'histoire à ce poste. Mais son âge n'est pas un obstacle pour ce moniteur de ski.
Perché sur ses skis, dans sa tenue de moniteur, Laurent Trésallet, le jeune maire de Peisey-Nacroix, enlève sa casquette de sportif pour enfiler celle d'homme politique, une fois ses cours donnés. D'autant que depuis décembre dernier, l'homme est aussi président du Parc National de la Vanoise.
La charte du Parc de la Vanoise: un dossier compliqué
On pourrait croire que son jeune âge perturberait Laurent Trésallet, qu'il n'oserait pas s'imposer dans ce dossier difficile qui secoue la Savoie depuis 2012, mais c'est avec sérénité qu'il aborde les choses: "Il me semble qu'il faut plutôt essayer de travailler ensemble et que le rôle d'un président de conseil administratif, c'est justement d'arriver à trouver le consensus entre les différents extrêmes, que ce soit les représentants environnementalistes et les personnes qui ont un souhait de développer économiquement et touristiquement leur vallée."Peisey-Nacroix, dont il est le maire, est l'une des deux seules communes qui ont signé la charte, sur les vingt-neuf concernées. Ce projet est vu par les stations de ski situées dans le périmètre du parc, comme une contrainte qui freinerait leur développement. Sur ce point, Laurent Trésallet n'est pas d'accord. Pour lui, économie et écologie ne sont pas incompatibles.
Portrait Françoise Guais et Vincent Habran
Intervenant: Laurent Trésallet, président du parc national de la Vanoise
Un loup dans le budget ?
La Vanoise est le premier parc national créé en France en 1963. Il se présente aujourd'hui comme un cas unique: dans les dix autres parc nationaux, les communes ont adhéré en moyenne à 75%. Et jusqu'à 100% en Guadeloupe.Ce manque d'adhésion en Savoie a des conséquences budgétaires, déjà en baisse de 17% depuis 2011. Le jeune président réagit sans langue de bois à cette réalité: "Moins de commune qui ont adhéré, c'est forcément un peu moins de travail pour le Parc de la Vanoise. Enfin, c'est ce que dit le ministère de l'environnement et c'est ce qui permet de diminuer le financement du Parc."
Laurent Trésallet n'a donc pas sa langue dans sa poche. Regarder et critiquer sans réagir, ce n'est pas non plus son but. Après le dossier du budget, il s'attaquera au problème du développement touristique.
Quand à l'autre sujet qui fâche, le loup, Laurent Trésallet, le comprend tout à fait. En tant que fils d'agriculteur, il assure qu'il sera à l'écoute des éleveurs inquiets, "mais comme tous les autres problèmes évoqués, la solution doit être réfléchie." Et il n'est pas question de se précipiter pour la trouver.