L'interpellation de 11 trafiquants d'héroïne et de cocaïne a eu lieu le 8 juin dernier, simultanément à Albertville, Lille et Marseille. Le réseau opérait surtout à Chambéry et en Tarentaise. Mais les têtes du réseau le dirigaient depuis Lille et Marseille à des centaines de kilomètres de la Savoie
C'est à l'été 2020, que les enquêteurs de la brigade de recherches d’Albertville mettent au jour l’existence d’un réseau de vente de cocaïne et d’héroïne aux alentours de cette commune.
Les investigations le confirment : l'organisation criminelle, composée d'individus originaires de Lille, a mis en place une structure de distribution de drogue particulièrement active.
Le parquet d'Albertville ouvre une information judiciaire auprès d’un juge d’instruction du tribunal judiciaire d’Albertville.
Le dossier est confié au groupe d’enquête "STUPS 73-59 " créé en janvier 2021. Il associe une dizaine d’enquêteurs de la section de recherches de Chambéry, de la brigade de recherches et de la brigade motorisée d’Albertville.
Il aura fallu des mois d'investigations, de surveillance et des heures d'observations, avant de matérialiser et de rassembler les preuves de l’existence de cet important réseau de vente de cocaïne et d’héroïne.
Sa clientèle? Plus de 300 consommateurs de Chambéry jusque dans la vallée de la Tarentaise. Le travail minutieux des enquêteurs s'est attaché à "comprendre le fonctionnement de l’organisation et de déterminer l’action de chacun de ses membres, des dirigeants aux clients en passant par les revendeurs".
Les têtes de réseaux dirigeaient le trafic depuis Lille et Marseille
Le trafic de stupéfiants est en réalité dirigé depuis Lille et Marseille : c'est un subordonné qui est installé à Albertville. Son rôle est de se charger de la distribution de la drogue à ses vendeurs locaux qui fournissent les clients.
Le réseau savoyard est ainsi alimenté avec des livraisons de trois à cinq kilogrammes de cocaïne et d’héroïne, achetés aux Pays-Bas et génère un profit conséquent, de l'ordre de 10 000 euros par jour.
Les investigations ont permis de matérialiser le trafic grâce à d’importants moyens d’observation et de surveillance. Le magistrat instructeur décide avec les enqêteurs de passer à l'action et donne son feu vert aux interpellations qui ont lieu le 8 juin 2021 tôt le matin.
Une centaine de gendarmes des groupements de gendarmerie départementale de la Savoie, du Nord et des Bouches du Rhône a été engagée lors de la phase des interpellations, dont des unités d'intervention (pelotons de surveillance et d’intervention gendarmerie - PSIG) et des équipes cynophiles.
Plusieurs kilogrammes de cocaïne et d’héroïne, du numéraire, des véhicules et objets de luxe sont saisis en perquisition.
Un trafic qui générait entre 8 et 10 000 euros par jour
A l’issue de 96 heures de garde-à-vue, les trafiquants sont présentés devant le juge d’instruction : 8 sont mis en examen, dont 7 ont été incarcérés en détention provisoire et un placé sous contrôle judiciaire.
Ces personnes, âgées de 23 à 34 ans, sont poursuivies pour "association de malfaiteurs, importation, acquisition, offre ou cession, détention et transport de produits stupéfiants et blanchiment" et encourent de lourdes peines.
Ces résultats illustrent "la capacité des trafiquants de drogue à mettre en place une organisation illégale à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux" expliquent sur leur page Facebook les Gendarmes de Savoie, qui concluent : "Seule la réactivité des moyens judiciaires, l'excellente collaboration des services d’enquête de gendarmerie et des magistrats, permet de faire face à ce type de réseau".