Une nouvelle piste de ski est en travaux à Albiez-Montrond, menaçant une dizaine de terriers de marmottes, selon une association locale. Les rongeurs risquent de se retrouver bloqués à l'intérieur après le terrassement de la piste.
Les marmottes hibernent déjà au pied des aiguilles d'Arves, mais pas les engins de chantier. Une armée de pelleteuses a débarqué début octobre dans la petite station-village d'Albiez-Montrond (Savoie) pour créer une nouvelle piste de ski. Le tout sur un terrain parsemé d'une dizaine de terriers de marmottes qui risquent d'être ensevelis par les travaux, provoquant une levée de boucliers générale pour sauver ces rongeurs.
La mairie met en avant un projet d'avenir qui a fait l'objet d'études environnementales. "Je peux vous garantir que nous n'empêcherons pas les marmottes de dormir pendant l'exploitation des domaines skiables", affirme le premier adjoint au maire d'Albiez-Montrond, Bruno Rambaud. Une promesse qui ne convainc pas l'association Vivre et agir en Maurienne.
Photos à l'appui, elle montre que des terriers de marmottes parsèment ce terrain prêt à être terrassé par les engins de chantier. Des pancartes ont été plantées tout autour en signe d'opposition au projet. "Si les engins de chantiers terrassent, ils vont complètement colmater [les terriers] des marmottes et donc elles vont être enterrées vivantes. Elles ne pourront pas sortir", craint Annie Collombet, représentante de l'association.
Liaison vitale pour Albiez-Montrond
Couplée à une nouvelle remontée mécanique, la nouvelle piste devrait permettre de relier le petit domaine d'Albiez-Montrond à son grand frère voisin des Karellis à horizon 2002. Une liaison qui apparaît comme vitale pour la petite station village. "Le but premier, c'est d'augmenter l'exploitation de la saison d'hiver de 25% puisque les Karellis font partie des dernières stations qui ferment sur la fin de saison. Le deuxième objectif, c'est de rationner le domaine skiable", ajoute Bruno Rambaud.
Des intérêts économiques qui passent avant la faune locale, "sacrifiée dans une fuite en avant d'autant plus incompréhensible que l'urgence écologique n'est plus à démontrer", déplore l'association Vivre et agir en Maurienne. "Se servir de cet animal emblématique pour attirer les touristes l'été et puis ne pas hésiter à les massacrer quand ça nous gêne, je trouve que c'est scandaleux", juge sa représentante. Marmottes ou pas, les travaux de la future piste de ski continuent. Son ouverture est prévue courant décembre, à l'aube d'une saison qui s'annonce incertaine.