Les acteurs du tourisme en montagne travaillent à l'élaboration d'un protocole sanitaire dans l'espoir d'accueillir des vacanciers dès la fin du confinement.
Le ballet des remontées mécaniques de nouveau interrompu par le confinement. Il avait déjà écourté la saison précédente et va, cette fois, retarder l'ouverture de plusieurs stations de sport d'hiver. Tignes, les Deux-Alpes, Val-Thorens... Toutes vont devoir prendre leur mal en patience et espérer que la mise sous cloche du pays ne soit pas prolongée au-delà du 1er décembre.
"On sera prêt dès que les feux passeront au vert", affiche Jean-Marc Silva, directeur général de France Montagnes, l'association regroupant les principaux acteurs du tourisme de montagne. Mais toute la question est de savoir quand les feux passeront au vert. "Les stations de ski seront-elles ouvertes ? Pour l'instant, on ne sait pas", indiquait la ministre des Sports Roxana Maracineanu sur RMC le 29 octobre.
Dans l'attente de la décision du gouvernement, les acteurs de la montagne préparent la saison à grand renfort de campagnes publicitaires. "C'est l'année où jamais pour les gens qui veulent se mettre au ski", s'enthousiasme Jean-Marc Silva, rappelant la belle saison estivale du tourisme en montagne avec des records de fréquentation. "L'offre montagne a coché toutes les cases après la période de confinement", estime-t-il. Il faut maintenant reproduire cette équation à l'heure des premiers flocons, mais les forces en présence ne seront pas les mêmes.
#coupdegueule Nous nous préparons tous ardemment pour cet hiver! Fou ceux qui pensent et disent l’inverse. Merci @jl_Boch et à @FranceMontagnes d’avoir pris la parole pour préciser l’énergie mise en commun. #tousensembleonestplusfort pic.twitter.com/DHtsXcoXPX
— Alex Maulin (@AlexMaulin) November 2, 2020
Les stations de sport d'hiver dépendent pour moitié de la clientèle étrangère. Un public qui risque d'être aux abonnés absents pour cause de crise sanitaire. Il s'agit donc de séduire les Français qui, pourtant, boudent le ski d'année en année. "L'idée, c'est aussi de faire venir des gens qui ne sont pas forcément des skieurs", avance le directeur général de France Montagnes, mettant en avant les offres débutants développées par certaines stations, avec les premiers jours gratuits.
Le défi d'un protocole efficace
La promesse d'une saison réussie repose aussi sur un protocole sanitaire efficace. Le premier foyer de contamination en France s'était déclaré en février dans la station des Contamines-Montjoie, en Haute-Savoie, suscitant l'inquiétude des vacanciers. Pour rassurer les skieurs, rien n'est laissé au hasard.
"On travaille sur le dépistage en stations pour faire des tests avec des résultats en 30 minutes", fait savoir le président de l'Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM), Jean-Luc Boch. Les espoirs reposent sur les tests antigéniques que l'Etat compte déployer dans les prochaines semaines.
Ils s'adresseraient en priorité aux saisonniers pour "éviter la propagation de l'épidémie au sein des équipes", ajoute M. Boch, également maire de La Plagne-Tarentaise. Le département de la Savoie a annoncé lundi passer commande de ces tests salivaires. Une initiative pilotée par les maires de communes touristiques "pour sécuriser la saison d'hiver". "Environ 40 000 personnes en Savoie travaillent dans le secteur du tourisme. Toutes devraient pouvoir à terme bénéficier de tests de dépistage pour garantir leur innocuité aux publics qu’elles servent", annonce le département dans un communiqué.
Le protocole sanitaire qui sera appliqué en stations est toujours en discussion entre les différents acteurs, sous l'égide du préfet de la Savoie qui coordonne le dossier au niveau national. "Il ne faut pas attendre que le virus nous touche, on doit être proactifs", renchérit le président de l'ANMSM, espérant que ce protocole soit pris en exemple. Il devrait être finalisé en fin de semaine.