Depuis le 10 juin, le port obligatoire du masque en extérieur est restreint à 34 communes en Savoie. Alors que l'épidémie poursuit son déclin, est-ce vraiment encore utile de porter le masque en extérieur ? Chez les élus et scientifiques, les avis sont partagés.
C'est une marche de plus vers le retour à la vie normale. Le 10 juin, le préfet de la Savoie Pascal Bolot a signé un nouvel arrêté préfectoral qui limite le port du masque obligatoire en extérieur à 34 communes de plus de 2000 habitants dans le département. Et cela jusqu'au 30 juin, principalement autour des agglomérations d'Albertville, Aix-les-Bains et Chambéry. Sur tous les autres terrritoires, le port du masque n'a plus un caractère obligatoire dans l'espace public. Mais cette différence de traitement selon les communes ne rend t-elle pas flou le message sur le port du masque ?
Dans la station de Valloire, où les habitants et touristes n'ont plus à porter le masque dans les rues depuis jeudi, le maire Jean-Pierre Rougeaux est dubitatif face à cet assouplissement des mesures sanitaires. "Le message du port du masque était très respecté. Ce problème sanitaire nous oblige à être très humble. Le plus sage est de se référer à la voie de l'Etat. Mais cette décision m'interpelle un petit peu. On a 1600 habitants, donc plus de port du masque obligatoire, alors que les communes de plus de 2000 habitants le conservent", confie l'élu savoyard.
"Concernant le port du masque, il y a un vrai civisme à Grésy-sur-Aix".
Sur les hauteurs du lac du Bourget, la commune de Grésy-sur-Aix fait partie de la liste des communes où le port du masque reste obligatoire. Le maire Florian Maître comprend tout à fait cette directive. "Dans cette situation exceptionnelle, on ne peut que respecter les consignes de la préfecture. Je préfère positiver. L'épidémie regresse, la vaccination se poursuit. C'est la seule porte de sortie. Concernant le port du masque, il y a un vrai civisme à Grésy-sur-Aix. Il est très respecté", dit-il.
"Concentrer leurs efforts sur les risques de contamination en milieu clos"
Chez les blouses blanches, le constat est un peu différent. Pour le professeur Antoine Flahault, directeur de l'Institut de Santé Globale à Genève, le port du masque en extérieur n'est plus vraiment une priorité pour lutter contre l'épidémie. "Si la voie aérosol est le principal mode de transmission du coronavirus alors le milieu extérieur comporte un très faible risque et les pouvoirs publics devraient plutôt concentrer leurs efforts sur les risques de contamination en milieu clos, bondés et peu ventilés notamment ceux où l’on parle ou chante. C’est là que le port du masque est particulièrement important", analyse le scientifique.
Dans le département de la Savoie, les derniers indicateurs sont dans le vert. Le taux d'incidence a chuté à 45,8 cas pour 100 000 habitants et seules 3 nouvelles hospitalisations ont été enregistrées sur la première semaine de juin, avec un total de 62 personnes actuellement hospitalisées selon les données de Santé publique France. Loin des pics enregistrés lors des deuxième et troisième vagues de l'épidémie.