Une trentaine de manifestants qui bloquaient la route d'accès à l'un des chantiers du TGV Lyon-Turin, en Savoie, ont été délogés par les forces de l'ordre mardi 30 août. L'un d'eux a été placé en garde à vue.
Sept jours de mobilisation contre un chantier titanesque. Des opposants au projet de TGV Lyon-Turin étaient mobilisés depuis jeudi 25 août en Savoie, pour entraver l'accès des camions à l'un des chantiers du futur tunnel ferroviaire.
Une trentaine de manifestants, dont le député LFI de la Savoie Jean-François Coulommes, étaient présents mardi 30 août sur les hauteurs du hameau du Bourget, en Haute-Maurienne. Campés sur la route, ils ont été délogés par les gendarmes en fin de journée.
"C'était une très belle forêt qui a été déboisée pour mettre des gravats. Tout le bas de la vallée, c'était des jardins. Ca servait aussi de zone en cas de crue de l'Arc pour que l'eau s'arrête ici et n'aille pas sur Modane. Maintenant, c'est des gravats partout", regrette Dany Buisson, une restauratrice qui a grandi dans cette vallée au pied du parc de la Vanoise, transformée au gré des avancées du chantier ferroviaire.
Avec d'autres habitants, élus savoyards et militants écologistes, elle a participé dès 5 heures mardi matin au nouveau blocage symbolique des toupies, chargées d'acheminer le béton pour la réalisation d'un puits d'aération du futur tunnel ferroviaire. Devant une cinquantaine de gendarmes, les manifestants ont tenu à montrer leur opposition au chantier.
"C'est une atteinte écologique"
"La ligne Lyon-Turin, ce n'est pas un seul tube, c'est plein de tubes partout, dans tous les sens. Il faut les relier les uns aux autres transversalement, longitudinalement. C'est énormément de béton. C'est une atteinte écologique énorme puisque 1 mètre cube de béton, c'est 600 kg de carbone qui est dispersé dans l'atmosphère", témoigne Jean-François Coulommes, député LFI de la Savoie, venu soutenir les manifestants.
Parmi eux également, Philippe Delomme, professeur d'histoire très engagé pour la cause environnementale en Maurienne. "A chaque fois qu'on creuse la montagne, on draine l'eau, on assèche la montagne de manière irréversible. Ce projet, s'il était mené à bien, drainerait 60 millions de mètres cubes d'eau au minimum et la nature n'est pas capable de recharger cette eau aujourd'hui, encore moins qu'hier", juge le manifestant qui a été arrêté et placé en garde à vue à la gendarmerie de Saint-Jean-de-Maurienne après une heure de face-à-face les forces de l'ordre. Les gendarmes ont extrait un par un les militants de leur sit-in, sans incident, en fin de journée.