Ski alpin : après la retraite d'Hirscher, Alexis Pinturault peut-il espérer prendre la relève ?

L'Autrichien Marcel Hirscher a annoncé prendre sa retraite sportive ce mercredi, laissant un boulevard à tous ses concurrents dont le skieur de Courchevel Alexis Pinturault. Peut-il prétendre à la succession du meilleur skieur mondial ? C'est l'une des options les plus probables.

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Le roi du ski alpin Marcel Hirscher a tiré sa révérence mercredi 4 septembre. Et sa retraite sportive relance de façon spectaculaire le suspense pour la conquête du gros globe de cristal messieurs. Parmi les prétendants au titre, le skieur de Courchevel Alexis Pinturault semble bien lancé. Mais plusieurs skieurs talonnent le Savoyard pour remporter ce Graal désormais accessible.

Dauphin de l'Autrichien la saison dernière, Pinturault semble bien lancé mais tempère : "Ca ouvre une porte à tous ses dauphins des huit dernières années ! Marcel était le grand champion, donc automatiquement ça laisse une place, mais il reste beaucoup de monde, il faudra être à la bagarre". Après avoir outrageusement dominé son sport depuis l'hiver 2011/2012, Hirscher laisse le ski orphelin d'un immense champion, mais offre un boulevard à ses concurrents qui devaient jusque-là se contenter des miettes.

Lors d'une conférence de presse, Alexis Pinturault a salué la carrière du meilleur skieur mondial et énoncé la liste des favoris en restant prudent : "Henrik Kristoffersen, Dominik Paris, Kjetil Jansrud et moi bien sûr j'en fais partie aussi. Et il y en a d'autres, notamment chez les jeunes, qui vont éclore". Mais ce sont bien le récent champion du monde français du combiné et le Norvégien Henrik Kristoffersen qui semblent se détacher, eux qui comptent huit podiums du classement général sur les six dernières saisons, bien qu'ils aient toujours cédé la première place à Hirscher.
 
Leur profil de techniciens, spécialistes du slalom et du géant, leur constance et le travail qu'ils ont dû fournir pour battre épisodiquement Hirscher en font des candidats naturels à sa succession. Et ils sont encore jeunes : 28 ans pour le Français, 25 pour le Norvégien.

 

Les descendeurs "handicapés" ?


Et après tout, pourquoi pas un spécialiste de vitesse ? Les amateurs de super-G et de descente ont été les dauphins d'Hirscher cinq fois en huit ans : le Suisse Beat Feuz en 2012, ou les Norvégiens Aksel Lund Svindal (2013 et 2014, parti à la retraite) et Kjetil Jansrud (2015 et 2017).

Mais la "caste" des descendeurs se plaint régulièrement du calendrier, qui avantagerait les techniciens en leur proposant plus d'épreuves et donc plus de points, un serpent de mer du ski alpin. La saison dernière, 21 épreuves sur 38 étaient "techniques", 15 consacrées à la vitesse et deux des combinés.
 
Surtout, et c'est mathématique, l'absence de Marcel Hirscher rapportera des points en plus aux géantistes et aux slalomeurs, mais ne changera rien pour les épreuves de vitesse auxquelles l'Autrichien ne participait que très rarement.

 

"D'autres ambitions vont naître"


L'opportunité unique offerte cette saison devrait réjouir les principaux concernés. Mais paradoxalement, Hirscher leur a peut-être "scié la planche" : jamais ils ne seront auréolés d'une victoire à la régulière face à lui sur une saison entière.

"Je ne fais pas partie de ceux qui se réjouissent de cette situation, j'aurais aimé qu'il continue parce que j'aimais la rivalité, la confrontation et le challenge de courir avec Marcel, confirme Pinturault. Je voulais essayer de tout faire pour le battre pendant qu'il était là, de m'approcher le plus possible de ce gros globe. Maintenant qu'il n'est plus là, ce n'est plus réalisable, d'autres ambitions vont naître."
 
"Je me dis parfois que ce serait plus facile sans lui", imaginait cet hiver l'ambitieux norvégien Henrik Kristoffersen, 2e du général en 2016 et 2018, avant que la retraite d'Hirscher ne devienne réalité. "Mais si ca avait été facile ca ne serait pas aussi drôle. J'ai besoin de challenge, la plus belle chose du monde c'est de battre les meilleurs du monde. Pour l'instant c'est le meilleur, donc ce que j'essaie de faire c'est de le battre, même si j'espère avoir quelques années sans lui", disait-il. Le voilà exaucé.

 
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