Le Savoyard Alexis Pinturault suscite de grandes attentes cette saison après son sacre lors des derniers Mondiaux de ski alpin. Son objectif sera la conquête d'une première médaille d'or olympique aux JO de Pékin.
Alexis Pinturault se sait attendu après son premier sacre au classement général de la Coupe du monde de ski alpin. Mais le Français évite de se mettre une pression excessive à l'heure du coup d'envoi de la saison olympique, dimanche 24 octobre lors du slalom géant de Sölden.
Cette immense attente, le nouveau propriétaire du gros globe de cristal, récompensant le meilleur skieur de la saison, a pu la mesurer ces derniers jours dans la station du Tyrol autrichien, traditionnel point de départ de la saison de ski alpin, au nombre de micros et de caméras agglutinés devant lui.
"Les attentes ont changé, mais cela ne change pas grand-chose pour moi : je veux toujours aller vite, gagner, même si pour le gros globe, je vois les choses un peu différemment puisque maintenant j'en ai un", assure le Savoyard, qui a enfin décroché le Graal en mars, le jour même de ses 30 ans, une première pour un Français depuis Luc Alphand en 1997.
Il courait depuis plusieurs années après ce trophée, mais il était d'abord barré par la star autrichienne Marcel Hirscher jusqu'en 2019, puis avait été devancé par le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde en 2020.
Calendrier pas équitable ?
"En arrivant à Sölden, c'est un peu comme d'habitude… Même si on s'est entraîné, on ne sait pas où on en est réellement, tout le monde se pose un peu les mêmes questions", ajoute-t-il.
Le grand objectif cette année sera la conquête d'une première médaille d'or olympique, aux JO de Pékin qui se tiendront du 4 au 20 février. Il s'agit du seul métal manquant à sa collection après l'argent remporté sur le combiné en 2018, et le bronze en géant en 2014 et 2018. "Je rentre dans la peau d'un grand favori et je me sens prêt", confiait-il il y a quelques semaines au sujet des Jeux olympiques.
Mais en tant que n°1 mondial sortant, difficile de ne pas en faire aussi l'homme à battre en Coupe du monde, où il va toutefois faire face à une belle concurrence, à commencer par celle des deux "Marco", Schwarz et Odermatt, qui arrivent à maturité.
Polyvalent (géant, slalom, super-G), presque jamais blessé, "Pintu" peut compter sur sa régularité. Mais il regarde avec inquiétude un calendrier qui, selon lui, avantage plus les as de la vitesse que les spécialistes de la technique comme lui.
"Pour moi, ce n'est pas équilibré, il y a une course en moins pour ceux qui font slalom, géant et super-G par rapport à ceux qui font descente, super-G, géant [25 courses contre 26 au programme, NDLR]", observe-t-il.
"Faire des choix"
"La seule solution serait d'avoir neuf courses pour chacune des quatre disciplines", comme chez les femmes, estime le Français, pour qui "il faut garder à l'esprit que le gros globe concerne la polyvalence".
Et pas question pour lui de faire toutes les courses au programme, comme a pu le faire la saison dernière la Slovaque Petra Vhlova, sacrée chez les dames. "Je ne sais pas comment elle a fait ! Si je veux aligner des performances toujours optimales et être à 100% à chaque course, je dois faire des choix", souligne celui qui compte à son palmarès 34 victoires en Coupe du monde et 71 podiums.
A Sölden, le Savoyard a l'avantage de démarrer d'une piste qu'il maîtrise, avec deux victoires (2019 et 2016) et cinq podiums. Avec le "plaisir", savoure-t-il, de "retrouver le public" autrichien sur les bords du glacier de Rettenbach, même si des protocoles anti-Covid encore stricts rythment la vie du cirque blanc.
Pour pouvoir aller courir au Canada, fin novembre, sans devoir observer une quarantaine, Pinturault a ainsi dû recevoir récemment une deuxième dose de vaccin, qui l'a laissé KO pendant "48 heures", bien qu'il ait eu la maladie en 2020. "Je peux comparer : le vaccin me fait plus d'effet que le Covid, mais on était un peu obligé, les pays n'ont pas tous les mêmes règles."