Les meilleurs skieurs du monde terminent l'année jeudi et vendredi par deux courses sur l'exigeante piste de Bormio en Italie où le skieur de Courchevel, Alexis Pinturault, est attendu pour la première descente de sa nouvelle vie.
Après un début de saison de Coupe du monde perturbé par des annulations à répétition liées aux mauvaises conditions météo, c'est sur la prestigieuse Stelvio que va se conclure 2023. Alexis Pinturault s'alignera pour sa première descente de l'hiver.
À 32 ans, le champion du monde du combiné se lance cette saison dans un nouveau projet : disputer la majorité des descentes avec l'objectif, à terme, de s'imposer dans cette discipline qui propose les "classiques" les plus réputées du circuit.
Sur ses réseaux sociaux, le skieur a partagé son impatience via un message en anglais : "And finally my downhill season is starting tomorrow", autrement dit "ma saison de descente va enfin débuter demain".
Enfin, le début des "vraies" descentes
S'il a déjà disputé neuf descentes de Coupe du monde, principalement pour prendre des repères en super-G, ses "vrais" débuts sur la spécialité ont dû être repoussés cette saison.
Alors qu'il avait fait l'impasse sur les premières descentes à Zermatt-Cervinia, finalement annulées, il n'a pas pu s'aligner non plus sur celles de Beaver Creek aux États-Unis, les courses étant là-bas aussi victimes de la météo.
Il y a dix jours, il a également préféré renoncer aux descentes de Val Gardena en Italie, faute d'avoir pu s'entraîner suffisamment sur une piste qu'il ne connaissait pas.
Au mois d'octobre, le skieur savoyard reconnaissait que ce "défi" était "extrêmement élevé". "Mais c'est quelque chose que je trouve extraordinaire", confiait-il.
À l'idée de commencer une nouvelle discipline, Alexis Pinturault, double médaillé aux Mondiaux de Courchevel en février 2023, avouait que les sentiments se mélangeaient.
"Il y a de tout. Il y a un peu cette part de réflexion et de doute qui est naturelle en se disant : est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que c'est le bon choix ? Mais pour moi, c'est assez vite estompé car la descente, la vitesse pure, ça m'a toujours plu".
Alexis Pinturault disait aussi que le géant, sa discipline de prédilection, restait "clairement l'objectif numéro un en termes de résultats". "La descente, c'est un peu à part pour le moment, comme un bonus. J'aimerais commencer à marquer des points, en espérant bien sûr que les points soient les meilleurs possibles, mais ça me semble irréalisable de faire une victoire ou même un podium dès la première saison", estimait-il au mois d'octobre.
Il ne devrait, cependant, pas être le favori des parieurs pour l'instant car il aura face à lui, sur la piste, deux skieurs de gros calibre.
Le duel des deux Marco
Après deux saisons à écraser la concurrence, le génie suisse du ski Marco Odermatt doit compter cet hiver avec l'Autrichien Marco Schwarz, qui s'aligne sur toutes les courses au programme pour jouer le gros globe.
La semaine dernière à Madonna di Campiglio, Marco Schwarz a remporté le slalom nocturne et les 100 points qui vont avec, lui permettant d'arriver à Bormio avec huit petites unités d'avance sur son rival suisse.
"Marco Schwarz est régulier dans plusieurs disciplines et c'est ce qui fait sa force à l'heure actuelle", analysait à Val d'Isère début décembre Alexis Pinturault.
"Par contre Marco Odermatt reste la référence en géant et derrière, il faut s'accrocher."
Qui pour débuter l'année en tête ?
Avec une descente jeudi et un super-G vendredi au programme à Bormio, "le duel des Marco" devrait plutôt tourner en faveur d'Odermatt, qui engrange quasiment toujours plus de points que Schwarz dans ces disciplines.
Mais l'Autrichien a montré cette saison qu'il était, lui aussi, capable de faire des Top 10 en vitesse, avec une 9e place sur la descente de Val Gardenna mi-décembre, à seulement trois centièmes... d'Odermatt, champion du monde de la spécialité qui n'a encore jamais gagné de descente en Coupe du monde.
À Bormio en 2021, le Suisse avait fini deuxième de la descente. L'année dernière, il a terminé au pied du podium avant de gagner le super-G le lendemain. De son côté, Schwarz n'a pas enfilé de dossard à Bormio depuis 2012, à l'époque pour une course nationale de jeunes.
La descente de Bormio devrait donc réserver son lot de suspense pour déterminer qui débutera l'année 2024 en tête du classement général de la Coupe du monde.