Ski alpin : "Papi arrête de faire de la résistance", Johan Clarey prend sa retraite sportive

Le Savoyard Johan Clarey, médaillé olympique lors des JO de Pékin 2022, a annoncé prendre sa retraite après la descente des finales de la Coupe du monde prévue ce mercredi 15 mars à Soldeu (Andorre). Le skieur de 42 ans met ainsi un terme à une carrière remarquable de longévité.

Le vice-champion olympique de descente Johan Clarey, témoin de l'évolution du ski alpin depuis les années 1980, a annoncé prendre sa retraite mercredi 15 mars, à l'issue de la descente des finales de la Coupe du monde à Soldeu (Andorre).

"Ça y est, papi arrête de faire de la résistance ! Ce n'est pas une immense surprise mais je prendrai le départ de ma dernière course", a écrit le Savoyard de 42 ans sur les réseaux sociaux, ce mardi 14 mars.

Ce sera le 240e départ du Français sur le circuit mondial, depuis ses débuts en novembre 2003 : "Dernière course après 20 ans de circuit coupe du monde, 20 ans de rencontres, de drames mais surtout de joies immenses que je garderai toute ma vie en mémoire. 20 ans à côtoyer d'immenses skieurs que je considère plus volontiers comme des compagnons de route que comme des adversaires. 20 ans à partager mon quotidien avec mes coéquipiers qui resteront à jamais des amis", a-t-il résumé.

Souvent blessé en début de carrière, le colosse (1,91 m) a connu une maturation lente. Sur ses onze podiums en Coupe du monde, dix ont été conquis à plus de 32 ans, quatre à plus de 40 ans. Une fois lancé, Clarey s'est forgé un palmarès rare, avec une médaille mondiale (2e du super-G en 2019), quatre podiums sur la mythique descente de Kitzbühel (Autriche) et l'accomplissement avec l'argent olympique de la descente, conquis à Pékin en février 2022.

Le quadragénaire a repoussé les limites d'âge, pour être le plus vieux skieur à monter sur un podium mondial, olympique, et du circuit Coupe du monde.

"Une révolution"

Seul regret, il ne compte aucune victoire internationale, après avoir été souvent barré par deux champions d'exception (le Suisse Beat Feuz et le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde), parfois pour quelques centièmes de seconde.

Conséquence de sa longévité unique, l'enfant de Tignes, né le 8 janvier 1981, a connu deux siècles et cinq décennies différentes les skis aux pieds, témoin de l'évolution de son sport et du climat : "Dans les années 1980/90, c'était le grand développement de la station de Tignes, il y avait des hivers avec beaucoup plus de neige que maintenant, on avait un glacier skiable. Le slogan c'était 'skier 365 jours par an'. Maintenant ce n'est plus possible, le glacier a mal vieilli", explique-t-il.

Tout a évolué en même temps que ma carrière.

Johan Clarey.

Clarey se souvient de sa première paire de skis de compétition, "un cadeau de Noël, des Dynastar avec des boules rouges en plastique au bout des spatules" : "Les skis n'étaient pas paraboliques comme aujourd'hui mais droits, plus difficiles à skier. J'ai évolué avec le matériel. Tout a évolué en même temps que ma carrière. En slalom, je suis passé de skis de plus de deux mètres quand j'avais 15 ans à des skis de 1,65 m maintenant. Il a fallu s'adapter comme je le fais chaque année. J'ai quand même vécu une révolution, sur les pistes aussi. Elles étaient moins damées, moins stéréotypées, plus bosselées, ça m'a appris à faire de tout".

David Poisson en mémoire

En équipe de France, Clarey s'est imposé comme un pilier du groupe vitesse, malgré une personnalité effacée : "Je ne suis pas celui à aller vers les autres (...) tout le temps, mais j'aime la vie de groupe, discuter. Je ne suis pas expansif, pas celui qui fait rire tout le monde. Sur les skis, je n'ai jamais été timide par contre, mon côté compétiteur a toujours pris le dessus."

"Yo" a été marqué à vie par le décès de son coéquipier et ami David Poisson en novembre 2017, lors d'un entraînement à Nakiska (Canada). "David, je l'ai toujours un peu considéré comme mon frère. J'ai la sensation de ne pas skier tout seul, c'est mystique", expliquait-il en 2019.

Avec AFP

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