Le Savoyard Kevin Rolland, médaille de bronze de half-pipe aux Jeux d'hiver de Sotchi-2014, s'inquiète pour l'avenir de sa discipline en France du fait de moyens financiers limités et d'infrastructures.
"Les Américains, les Canadiens mettent beaucoup d'argent. Si on veut être les meilleurs, ça va être dur. Si ça reste comme ça, on va régresser", a expliqué, lundi 6 octobre, le champion de freestyle, lors de la journée presse des équipes de France de ski à Paris.
Souhaitant garder sa liberté par rapport à la Fédération française de ski (FFS), "qui alloue annuellement une subvention de 3500 euros à trois athlètes", la structure "Freeski project", créée en 2007, a besoin de 250.000 euros pour son financement, a rappelé Kevin Rolland. C'est la somme nécessaire pour assurer les salaires de l'encadrement (entraîneur, préparateur physique, kiné et préparateur des skis), et aussi les déplacements du staff et des athlètes.
Popularisé en Amérique du Nord grâce aux Winter X Games, le half-pipe avait pris son envol en France avec la version européenne du format, organisée de 2010 à 2013 à Tignes. La chaîne ESPN a décidé en 2014 d'en arrêter la promotion pour des raisons économiques.
Marie Martinod tire aussi la sonnette d'alarme
Également originaire de Tignes et médaillée d'argent à Sotchi pour le premier podium olympique de la discipline, Marie Martinod a tiré la sonnette d'alarme. "Le half-pipe est en train de mourir à petit feu", a indiqué la jeune femme, se réjouissant par ailleurs que Tigne accueillera en mars 2015 les finales de la Coupe du monde.Pour aider la discipline, Kevin Rolland a le projet d'organiser en février prochain, également à Tignes, "une tentative de record du monde de hauteur, en invitant Renaud Lavillenie, le détenteur du record du monde de saut à la perche". "Le record est à 10,50 m, ce qui fait plus de 21 m avec la rampe", a souligné Kevin Rolland.