Face aux risques d'accident avec des dameuses, l'accès aux pistes de skis est réglementé et interdit une fois les remontées mécaniques fermées. Mais des drames peuvent arriver : ce jeudi 23 janvier, un employé d'un restaurant d'altitude, à Val d'Isère, est mort après une collision avec une dameuse.
Les accidents sont rares. Mais parfois bien dramatiques. Ce dimanche 23 janvier, un employé d’un restaurant d’altitude de Val d’Isère, en Savoie, est mort après avoir percuté une dameuse alors qu’il redescendait en ski après son service.
Dans des circonstances différentes, un autre accident avec une dameuse avait eu lieu le 15 janvier dernier sur la station de La Clusaz, en Haute-Savoie, et avait fait un blessé grave.
Pour éviter ce genre d'accident, les pistes de ski sont devenues des espaces réglementés : après la fermeture des remontées mécaniques, l'accès y est interdit pour permettre le travail des dameuses.
Un danger important
Mais les responsables des pistes et la gendarmerie le constatent : promeneurs, lugeurs et, surtout, skieurs de randonnée, sont de plus en plus nombreux à enfreindre l'interdiction. Notamment depuis la saison blanche de l'an dernier due à l'épidémie, où les remontées mécaniques sont restées à l'arrêt.
Ce samedi, une opération de sensibilisation a été menée du côté des Saisies, en Savoie. Malgré la tombée de la nuit, le domaine skiable est surveillé par les pisteurs-secouristes et les gendarmes. Au grand dam d'un skieur de randonnée, retrouvé sur les hauteurs de la station.
"Je suis surpris, oui. Je ne m'attendais pas à être arrêté par la gendarmerie sur les pistes. C'est un domaine de liberté, ici, je le prends comme ça", réagit-il.
Ca peut être assez dangereux parce que nous n'avons pas de visibilité. Et puis, ça peut être mortel.
Sébastien, conducteur de dameuse aux Saisies.
Cette interdiction d'accès vise à éviter les accidents de nuit. Et en premier lieu avec les dameuses. Aux Saisies, huit engins sillonnent les pistes après leur fermeture, parfois avec un treuil dans les pentes raides. Et les risques de collision avec les randonneurs ne sont pas nuls.
"Nous, on les voit au dernier moment. Eux peuvent nous voir de loin, accorde Sébastien, au volant de sa dameuse. Ca peut être assez dangereux parce que nous n'avons pas de visibilité. Et puis, ça peut être mortel."
Des pistes empruntées malgré la nuit
Le début de l'opération de contrôle a commencé une heure avant le début de service de Sébastien. Gendarmes et pisteurs se répartissent sur le domaine skiable, interdit d'accès depuis 17 heures. Cette mesure est fixée par un arrêté municipal, comme dans toutes les stations de ski.
"Le risque est réel. La montagne est un espace de liberté, mais la piste de ski est un espace réglementé, aménagé et des travaux s'y font la nuit", Philippe Clochey, directeur des pistes.
Une information peu connue de tous : dans la soirée, une vingtaine de randonneurs et promeneurs sont rencontrés et informés des risques. Il ne s'agit encore que de prévention.
Selon les responsables de la station, cette fréquentation nocturne s'est développée la saison précédente, une saison blanche sans remontées mécaniques.