La préfecture de la Savoie a décidé, ce jeudi 15 juin, d'interdire le rassemblement prévu ce week-end par le collectif Les Soulèvements de la Terre, contre le chantier du tunnel ferroviaire Lyon-Turin. La préfecture invoque des raisons de sécurité.
La manifestation des opposants au chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin, annoncée depuis des semaines par le collectif Les Soulèvements de la Terre, aura-t-elle lieu ?
La préfecture de Savoie a dit non. Elle a décidé, ce jeudi 15 juin, d'interdire le rassemblement prévu ce week-end du 17 et 18 juin. François Ravier, le préfet de Savoie a invoqué des "risques de débordements".
"Il y a des craintes quant à la sécurité des forces de l'ordre et des pompiers", a-t-il déclaré lors d'un point presse, précisant que "2 000 gendarmes et policiers" allaient être déployés dans cette vallée frontalière de l'Italie.
Craintes de "dégradations" et "d'intrusions" sur le chantier
Le préfet a justifié l'arrêté d'interdiction par un défaut d'information des organisateurs sur le nombre de manifestants attendu et sur les parcours.
Selon lui, ils pourraient être "entre 3.000 et 4.000". Il s'agit "notamment des personnes venant de régions extérieures et sans doute de pays étrangers frontaliers, notamment l'Italie et la Suisse".
"On nous a signalé la présence d'éléments radicaux, entre 300 et 500", a ajouté le préfet citant des évaluations du ministère de l'Intérieur. "Considérant la volonté affichée par certains de mettre fin aux travaux, nous craignons des intrusions et des dégradations sur les chantiers", a-t-il souligné.
"Détruire la montagne" "au détriment du vivant"
Des élus Europe Ecologie Les Verts (EELV), des militants écologistes des Soulèvements de la Terre et des No-Tav italiens ont prévu de manifester samedi pour dénoncer l'impact écologique, notamment sur l'eau, de ce chantier "ferroviaire titanesque, impliquant le forage de 260 km de galeries à travers les massifs alpins", qui va "détruire la montagne pour les intérêts économiques de quelques-uns au détriment du vivant".
Ce jeudi, le collectif écologiste, qui s'était déjà infiltré sur le chantier fin mai, avait devancé la décision de la préfecture, en annonçant sur les réseaux sociaux sa détermination à organiser le rassemblement coûte que coûte. "Quoi qu'il arrive, interdiction de manifester ou non, la manifestation aura bien lieu !", ont ainsi tweeté Les Soulèvements de la Terre.
Dans un communiqué, Marc Pascal, porte-parole d'EELV Pays de Savoie expliquait que cette manifestation se voulait "pacifique, familiale, non violente et festive".
Outre les Soulèvements de la Terre, une dizaine d'organisations internationales et locales comme ATTAC, la Confédération Paysanne, Greenpeace, les Collectifs contre le Lyon-Turin de Maurienne et de Chapareillan, les Amis de la Terre ou encore SUD-Rail avaient également appelé à rejoindre le rassemblement.