Fin octobre, un magasin Go Sport Outdoor a vu le jour dans un centre commercial de Chambéry (Savoie). Une première pour l'enseigne iséroise, en grande difficulté ces dernières années et rachetée par Intersport en 2023, qui souhaite désormais se lancer sur le marché des sports de plein air.
"Go Sport, c'est une marque qui a encore une grande notoriété, avec une base de clients fidèles", estime Olivier Perrier, chef d'enseigne chez Intersport. En avril 2023, la société Intersport avait racheté 72 magasins du groupe Go Sport, placé en redressement judiciaire, et repris près de 1 600 salariés.
Si la plupart des magasins Go Sport sauvés par le nouvel acquéreur ont été remplacés, l'un d'entre eux a gardé ses deux lettres pour "Grenoble Olympique Sport" et a fait peau neuve. La boutique, qui s'étend sur 1 700 mètres carrés dans un centre commercial de Chambéry, s'est même parée d'une enseigne "Outdoor". Et ce, à 200 mètres du magasin Intersport situé dans la même zone.
"On a voulu garder le nom parce que l'outdoor est dans son ADN par rapport à la marque Intersport, plus connotée multisports", explique encore le chef d'enseigne.
Cette renaissance a été actée mi-octobre dernier. Après travaux, le nouveau credo de l'enseigne est clairement affiché. "Ce magasin de Chambéry est un magasin pilote. On y a tout changé", explique encore Olivier Perrier, "le magasin, mais aussi son concept, plus qualitatif".
Du moyen et du haut de gamme, en effet. Terminé le supermarché du sport aux prix tirés vers le bas. "Des produits réparables et conçus pour durer" sont désormais proposés, se justifie-t-on sous la nouvelle enseigne.
La "guerre de l'outdoor"
Ce nouveau positionnement ne diffère guère de celui des concurrents du groupe propriétaire. Dans sa tentative de prendre la première place sur le podium français devant le géant Décathlon, Intersport ne pouvait faire l'impasse sur le boom sans précédent des activités "outdoor" (de plein air). Un décollage qui date de l'après-Covid et dont l'Institut de sondage Ipsos mesure ainsi les effets.
Sur le podium des activités les plus pratiquées en France : la marche et la randonnée (73 % de pratiquants), suivies du vélo de route ou VTC (31 %) et enfin, la course à pied (28 %). Des pratiques sportives qui sont liées "à un désir de consommer plus durable", avec "56 % des pratiquants qui sont prêts à payer plus cher pour un article respectueux de l'environnement".
Un attrait pour l'outdoor sur lequel surfent d'ailleurs d'autres acteurs alpins du secteur, comme l'enseigne savoyarde Ekosport qui a récemment ouvert une boutique à Paris, ou encore le vendeur en ligne annécien Snowleader, qui vient d'inaugurer une seconde plateforme au Versoud (Isère) et qui affiche un taux de croissance record de 32 % en un an.
Chambéry, et après ?
Pour être confirmée, la renaissance de la marque Go Sport devra maintenant dépasser les frontières de la capitale savoyarde. "L'accueil des clients a été bon", souligne-t-on à la direction de l'enseigne mère. Mais si l'on confie volontiers que l'expérience chambérienne sera suivie d'un déploiement à l’échelle nationale, on ne fixe encore ni date ni même objectifs à atteindre pour le magasin pilote.
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"On préfère ne pas se donner d'objectif de temps", explique encore Olivier Perrier. Mais nul doute que les performances commerciales du magasin savoyard seront étudiées à la loupe.
Il faudra donc attendre encore un peu pour savoir si l'histoire de l'entrepreneuriat hexagonal retiendra que l'enseigne alpine est née deux fois : la première à Sassenage, dans la banlieue de Grenoble, il y a 45 ans. Et la seconde, au pied du massif des Bauges.