Entre 300 et 500 opposants au Lyon-Turin, français et italiens, se sont retrouvé à Modane, ce samedi 29 juin, pour une marche symbolique jusqu'au village de Villarodin-Bourget. Objectif: sensibiliser la population aux problèmes posés par ce projet ferroviaire international.
Environ 300 personnes selon la préfecture, 500 selon les organisateurs, ont manifesté contre la ligne à grande vitesse Lyon-Turin qu'ils estiment "inutile, dangereuse et coûteuse". Munis de pancartes "Non au Lyon-Turin" et de drapeaux portant la mention "No Tav" (no al treno alta velocità, LGV en italien), les manifestants se sont rassemblés en début d'après-midi à la gare de Modane.
Dans une ambiance "bon enfant", ils ont ensuite rejoint sous la pluie le site de Villarodin-Bourget, distant de 3,5 km, où a été creusée une galerie de reconnaissance pour le futur tunnel international.
Les "No Tav" français et italiens dénoncent toujours un projet inutile, hors de prix, et dangereux pour l'environnement.
Les travaux ont commencé. Des deux côtés de la frontière, des chantiers sont réalisés selon LTF. A Chiomonte, dans le Val de Suse, ils se déroulent sous surveillance policière et militaire. L'échéance reste lointaine, la mise en service du tunnel principal n'aura pas lieu avant 2028.
Le récent rapport Duron sur les transports en France s'est prononcé récemment sur l'accès français au Lyon-Turin. Cet accès comprend plusieurs aménagements : ligne nouvelle frêt Lyon-sillon alpin, ligne grande vitesse Lyon St Exupéry - Chambéry, ligne mixte sillon alpin-St Jean De Maurienne, terminal d'autoroute ferroviaire Est agglo lyonnaise. Le rapport Duron classe ce projet en "secondes priorités", "dont l'engagement doit être envisagé entre 2030 et 2050". Il explique : "compte tenu des incertitudes sur le calendrier du tunnel de base, la commission n’a pas pu s’assurer que les risques de saturation et de conflits d’usage qui justifient la réalisation du projet interviendraient avant les années 2035 à 2040. En conséquence, elle classe le projet d’accès à la liaison binationale en secondes priorités, quel que soit le scénario financier considéré."
Un budget imposant. Le coût global du projet Lyon-Turin est passé de 12 milliards d'euros en 2002 à plus de 26 milliards aujourd'hui, selon la Cour des comptes.
Prochain rendez-vous : le 10 juillet. La commission des affaires étrangères de l'Assemblée Nationale doit examiner le projet de loi approuvant l'accord franco-italien pour la nouvelle ligne Lyon-Turin.