C'est un événement dans le massif des Bauges. Une vente aux enchères de vaches abondances, race très prisée, s'est déroulée ce mercredi en Savoie, réunissant de nombreux éleveurs. Ces bovins à la génétique recherchée se sont arrachés jusqu'à plusieurs milliers d'euros.
Adjugé vendu pour 2 485 euros. La concurrence est féroce pour obtenir une abondance, ces vaches laitières à la robe acajou, particulièrement recherchées dans les Alpes pour produire notamment du Beaufort. Des éleveurs venus de toute la région se sont bousculés mercredi 3 avril au Châtelard (Savoie) pour espérer obtenir l'un de ces bovins.
Une soixantaine de ces vaches ont été mises aux enchères par les éleveurs du Gaec de Rossane. Un événement tant le pédigrée de ces bêtes est recherché. "On trouve beaucoup d'éleveurs qui sont à la recherche de vaches puisqu'on va partir en alpage bientôt, donc il va falloir du lait à produire en montagne. Tout le monde cherche de la vache laitière et sur le marché, c'est très peu représenté. Celui qui a des abondances, il les garde", commente David Viffray, négociant en bestiaux et organisateur de cette vente. "C'est exceptionnel d'avoir un troupeau de ce niveau à présenter."
Jusqu'à 8 000 euros
La valeur des vaches n'est pas seulement calculée en fonction de leur production laitière, mais aussi et surtout de leur génétique, c'est-à-dire des qualités de leurs géniteurs, donc de leurs futurs petits. Il s'agit de constituer le meilleur troupeau. "C'est une passion. Les vaches, ça coule dans nos veines", sourit Jean-François Claret, un éleveur qui a acheté une abondance à plus de 3 000 euros, sans dépasser son budget. "J'ai déjà acheté des vaches à 7 000 euros", ajoute-t-il.
Alors, pourquoi vendre ces abondances si elles ont tant de valeur ? Leurs propriétaires veulent les remplacer par des montbéliardes, une race franc-comtoise à la forte production laitière. Le lait ne servira plus à fabriquer de la tome des Bauges, une appellation d'origine protégée (AOP), mais de la tomme de Savoie. La production sera vendue légèrement moins chère, mais le cahier des charges sera moins contraignant.
"On va faire plus de lait avec un peu moins de vaches, résume Benoit Nicoud, l'un des trois vendeurs, passionné par les montbéliardes. L'idée, c'est qu'à terme, on réduise un peu le nombre d'animaux pour produire autant de lait. (...) Si on arrive à avoir un petit peu moins de bêtes, on aura plus d'autonomie fourragère, moins d'achat extérieur de fourrage. Pour nous, c'est plus rentable." La plus belle de ces vaches s'est arrachée à plus de 8 000 euros, soit 5 000 en dessous du record pour cette race bovine emblématique des Alpes.