Le ski de randonnée attire de plus en plus de curieux pour son ambiance et son esprit de découverte, mais cette discipline reste technique et physiquement difficile. Alors les stations proposent des initiations encadrées par des guides en fin de journée, à l'image de La Rosière.
Les télésièges de La Rosière (Savoie) ronronnent encore mais sur le front de neige, un petit groupe s'apprête à s'élancer dans la montagne silencieuse. Avec un passeport pour l'évasion : les peaux de phoque antidérapantes qu'il faut d'abord apprendre à coller sur la spatule.
"On va mettre le petit crochet sur le talon, coller au fur et à mesure en mettant bien la peau au milieu. Ensuite, on tourne le ski et on va mettre la petite partie en plastique", explique la guide avant le départ du groupe.
Le geste est appliqué, le regard un peu perdu, mais l'esprit est déjà ailleurs, ouvert sur des sensations nouvelles. Dans la station savoyarde de La Rosière, des initiations sont organisées pour les vacanciers souhaitant découvrir le ski de randonnée. Une discipline qui change du ski alpin et qui fait le bonheur des adeptes.
"On skie un peu, on fait surtout des raquettes cette année et on s'est dit que pour varier, on allait essayer le ski de rando pour ce soir. En plus c'est une super journée, donc c'est l'occasion !", témoigne Mathilde, une participante.
Et c'est parti pour deux heures de découverte sur un itinéraire sécurité en bordure de piste. Le talon est libre, la chaussure articulée. Premiers pas glissés, hésitants. Mais finalement, la stabilité est bonne, le groupe est prêt à attaquer la pente.
"Dans les montées, il faut bien chercher à se coordonner, lance le guide au groupe qui le suit de près. Lorsqu'on va monter, on va lever le pied droit, dans ces cas-là, c'est pas la main droite qui suit, c'est le bras gauche. Comme quand on court au final."
Paysages flamboyants
Le ciel s'embrase et le regard se porte vers les sommets aux teintes rougeâtres. Le souffle coupé par la beauté du paysage. Vient le moment que tout le monde redoute : la conversion, nécessaire pour couper la pente quand elle se fait un peu trop raide.
"Il y a un petit coup qui n'est pas facile, le moment où il faut ramener le ski. N'hésitez pas, vous pouvez vous aider avec le bâton si jamais c'est vraiment dur, c'est un peu de la triche mais ça marche", tempère encore le guide.
Trois virages plus tard, c'est l'arrivée de cette sortie initiatique. Le bar est ouvert avec du vin de Savoie et du Beaufort au menu devant les dernières lueurs du jour, des projets de randonnées futures émergent.
"Ca donne envie, après il y a pas mal de dangers. Il faut faire pas mal d'initiations, prendre confiance en soi et puis s'essayer. Ca doit être chouette le premier jour où on fait ça tout seul", rêve Pierre après cette initiation. Cette sortie comptait également de plus jeunes participants comme Mattéo, 13 ans, qui s'en est bien sorti : "Je pense que c'est accessible à pas mal de monde, moi je suis jeune et pourtant j'y suis très bien arrivé. Je pense que tout le monde peut le faire."
Mais le groupe doit se dépêcher de rentrer avant la nuit noire pour éviter les imprudences sur la piste gelée. Mais pour 25 euros tout compris, une porte s'est ouverte, une porte sur la nature et son ambiance magique.