Depuis près de dix ans, le Savoyard Thibault Gachet réalise des films de sports de plein air. Trail, VTT, wingsuit et autres disciplines extrêmes rythment ses journées derrière ses caméras. Un métier qui s'est développé ces dernières années avec l'émergence de nouveaux outils.
VTT, wingsuit, trail running, voile, BMX, kayak, wakeboard, moto... Toutes les activités outdoor sont passées devant les caméras de Thibault Gachet. Cet "amoureux de la belle image" est un Savoyard passionné par le sport et la réalisation de films.
Au cours de ses dix années d'expérience, il a réalisé de nombreux projets directement pour des sportifs, mais aussi pour des marques, des communes ou encore des équipes sportives comme les cyclistes professionnels de Décathlon AG2R-La Mondiale.
Et depuis longtemps, il est le témoin privilégié des exploits des Soul Flyers, un collectif de wingsuit professionnel composé de Fred Fugen et Vincent Cotte et Aurélien Chatard. Il a dernièrement réalisé un documentaire de 18 minutes : Wingsuit au cœur de l'île de la Réunion, une plongée dans les cirques et les cieux où les Soul Flyers sont nés au début des années 2000.
Une aubaine pour le réalisateur Thibault Gachet : "Ça regorge d'endroits pour sauter. Ça regorge d'endroits qui sont dingues. La Réunion est connue pour ses randonnées et ses falaises magnifiques. Pour eux, c'était un terrain de jeu exceptionnel."
Nouvelles caméras, nouvelles manières de filmer
Le court-métrage permet de mettre en lumière toutes les avancées technologiques de ces dernières années. Caméras Go Pro, drone FPV ("first-person view", ou "point de vue à la première personne" en français) ou encore d'autre caméras de sport comme les "Osmo" sont autant d'outils qui ont émergé.
"Les moyens techniques évoluent beaucoup. Tous les six mois, il y a une nouvelle caméra qui sort. Tous les six mois, il y a de nouveaux processus de tournage. L'outil le plus récent est le drone FPV, qui se démocratise de plus en plus. Il amène une autre dimension dans la manière de tourner, et de nouvelles images", note le réalisateur.
Thibault Gachet se rappelle du chemin parcouru : "Il y a une dizaine d'années, on se retrouvait au milieu des montagnes avec des caméras de cinéma, comme on pouvait en trouver dans des studios, pour filmer les athlètes. Ça évolue tout le temps. Maintenant, on est sur des matériaux plus petits. Ça nous permet de filmer différemment."
L'IA au service du montage
Outre ces nouveaux moyens de tournage, la post-production joue un rôle important dans la réalisation des vidéos. Là aussi, les mécanismes ont changé. En mieux, pour gagner du temps, car le travail demande de la minutie, à la recherche du moindre élément à supprimer, colorier, mixer, étalonner...
"Il y a un côté amusant, mais c'est très chronophage. Ça prend énormément de temps à aller chercher le moindre détail, la moindre petite chose. Quand on est sur le tournage, on n'a pas toujours le temps, on doit respecter des contraintes, qui font qu'on ne peut pas gérer la lumière et enlever une personne dans le champ... Mon rôle en post-production est de gérer tout ça", explique le Savoyard.
Un nouvel outil, encore loin d'avoir atteint ses limites, a déjà une influence sur son travail de post-production : l'intelligence artificielle. "L'IA un outil de plus en plus utile. Je tiens à préciser que ça doit rester un outil. On n'enlèvera jamais la sensibilité humaine. Mais l'intelligence artificielle nous permet de corriger certains détails beaucoup plus rapidement."
La "mode" des formats courts
Tous ces outils permettent de mettre en valeur les aventures des athlètes, dans des formats toujours plus originaux : "Dans toutes les modes, il y a des tendances cycliques. Aujourd'hui, il faut que ce soit court, que ça se consomme rapidement. La majorité des vidéos que l'on regarde aujourd'hui sont sur nos téléphones. On scrolle, et si ça ne nous plaît pas dans les dix premières secondes, on passe à la vidéo d'après. Il faut que ce soit sexy rapidement et que ça aille très vite dans des formats verticaux. C'est cette tendance sur les réseaux sociaux."
Mais cette mode n'est pas la même selon les plateformes : "Sur YouTube, par exemple, on peut davantage être sur des formats comme des vlogs qui sont très tendance. Mais tout ça, c'est cyclique. Il y a une dizaine d'années, on était sur des vidéos avec un aspect beaucoup plus cinématographiques. Alors, comment ce sera demain ? Je n'en sais rien, ce métier évolue tout le temps. Il faut tout le temps se remettre en question." Le propre d'un métier en pleine évolution.