VIDEO. Tunnel Lyon-Turin : "On n'est pas des terroristes", les organisateurs de la manifestation interdite déposent un recours

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Les onze organisations à l'origine de la manifestation contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin sont déterminées à se rassembler ce week-end, malgré l'interdiction de la préfecture
La manifestation des opposants au chantier du Lyon-Turin interdite par la préfecture ©France 3 Alpes / R. Gardette - C. Personnaz - L. Di Bin

Les opposants au chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin, dont la manifestation ce week-end a été interdite par le préfet, vont saisir le tribunal administratif. Le collectif Les Soulèvements de la Terre a annoncé maintenir le rassemblement malgré l'interdiction. Des élus de Savoie ont, eux, manifesté pour défendre le chantier.

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"Il n'y a pas de raison objective de considérer qu'il va y avoir de la violence. On a appelé à une manifestation festive, familiale, non-violente, pacifique", martèle Marc Pascal, porte-parole d'Europe Écologie Les Verts en Pays de Savoie. 

L'écologiste ne comprend pas la décision du préfet d'interdire la manifestation contre le chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin, prévue ce week-end. 

"On pensait qu'il y aurait plus d'intelligence et de compréhension et moins de mépris", confie-t-il à France 3 Alpes, ce jeudi après-midi, quelques minutes après le décret publié par la préfecture de Savoie.

"On est en colère parce qu'ils continuent de bousiller la montagne et ils vont continuer, ils font peur à toute la vallée de la Maurienne en nous présentant comme des violents, comme des terroristes, alors que les onze organisations qui ont déclaré la manifestation, ce sont des organisations qui ont déjà organisé des manifestations qui se sont déroulées sans aucun problème", argumente Marc Pascal.

Un recours devant le tribunal admininistratif

EELV, Attac et l'association locale "Vivre en Maurienne" ont fait appel à un avocat pour contester l'arrêté d'interdiction devant le tribunal d'administratif, puisque les négociations entreprises avec le préfet n'auront donc pas permis de valider la tenue du rassemblement.

Les autorités craignent des "débordements""On nous a signalé la présence d'éléments radicaux, entre 300 et 500", a indiqué le préfet citant des évaluations du ministère de l'Intérieur. "Considérant la volonté affichée par certains de mettre fin aux travaux, nous craignons des intrusions et des dégradations sur les chantiers", a-t-il souligné.

En filigrane, il semble que l'appel à manifester du collectif Les Soulèvements de la Terre ait porté ombrage au rassemblement. L'organisation est menacée de dissolution depuis les événements de Sainte-Soline.

Les Soulèvements de la Terre dans le viseur

Un argument réfuté par Marc Pascal. "Toutes les dernières manifestations qui se sont déroulées avec des préfets intelligents dans les départements se sont bien passées, il n'y a pas eu de soucis", affirme-t-il, se référant notamment au rassemblement contre l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse.

Pour lui, il suffisait de mettre en place des garde-fous pour éviter ces "débordements".

"Quand il y a eu une confrontation et une proximité directe entre les forces de l'ordre et les manifestants, ça a clashé. Nous on a demandé à la préfecture d'éloigner les forces de l'ordre des manifestants et on s'est écartés de tous les sites dont ils voulaient qu'on s'écarte, on a éloigné le campement, on a supprimé des activités", explique le référent d'Europe Écologie Les Verts en Pays de Savoie.

"Ils n'avaient juste pas envie que la manifestation se passe et c'est profondément injuste puisqu'aujourd'hui les pro Lyon-Turin, certains élus de Maurienne, se sont réunis devant la gare de Saint-Jean-de-Maurienne sans problème. Il y a vraiment deux poids, deux mesures", dénonce Marc Pascal.

Manifestation en faveur du Lyon-Turin à Saint-Jean-de-Maurienne

Environ 200 personnes, dont des élus, des maires, des députés et des sénateurs ont effectivement souhaité montrer leur soutien au chantier ferroviaire, ce jeudi devant la gare de Saint-Jean-de-Maurienne. Une manière, pour eux, d'occuper à leur tour le terrain.

"Quand on voit ce qu'il s'est passé ailleurs en France, on ne veut pas que la Maurienne et la Savoie deviennent le lieu de minorités actives venues de l'extérieur du département qui veulent nous dicter leurs lois", réagissait ainsi Hervé Gaymard, président du Conseil Départemental de la Savoie.

"Les minorités ont toujours plus de surface médiatique que les majorités massives. Nous sommes là pour dire que nous sommes résolument en faveur du Lyon-Turin", a ainsi déclaré l'ancien député Les Républicains.

En début de semaine, des élus locaux de Maurienne avaient exprimé leurs inquiétudes.

"Sur les réseaux sociaux et sites Internet, différents appels invitent à la désobéissance civile et à s’inspirer de Notre-Dame-des-Landes et d’autres Zones à Défendre (ZAD), de Sainte Soline, à occuper les gares, à suivre des convois de fret, à établir des campements sur le tracé du Lyon-Turin", avait ainsi indiqué Jérémy Tracq, maire de Bessans et vice-président de la communauté de communes Haute-Maurienne Vanoise.

Les élus en faveur du Lyon-Turin assurent que la ligne ferroviaire permettra de limiter la pollution dans leurs vallées, en mettant les camions sur des trains, et qu'à ce titre, le tunnel est un projet "écologique".

La manifestation des opposants aura-t-elle lieu ?

Avant même l'annonce de l'interdiction de la manifestation par le préfet, le collectif Les Soulèvements de la Terre avait lui déclaré maintenir le rassemblement sur les réseaux sociaux.

Si le recours devant le tribunal administratif n'aboutit pas, Marc Pascal, le porte-parole des écologistes assure de son côté "se réserver le droit d'organiser ce qui nous paraît pertinent à ce moment-là. Il y aura quelque chose, c'est sûr", dit-il.

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