Réduire l'usage des produits phytosanitaires dans l'agriculture, et particulièrement la viticulture, c'est le défi que se sont lancés des exploitants de Savoie notamment. Leur but, développer une agriculture plus écologique et respectueuse de la santé de tous.
La viticulture vit de plus en plus sous la pression grandissante d'associations et de riverains, qui dénoncent les effets toxiques d'herbicides et fongicides de synthèse, piliers de l'agriculture intensive, sur la santé et l'environnement.
D'un point de vue scientifique, l'Institut national de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM), dans une étude menée en 2013, a conclu "qu'il semble exister une association positive entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l'adulte" et que "les expositions aux pesticides intervenant au cours de la période prénatale et périnatale ainsi que la petite enfance semblent être particulièrement à risque pour le développement de l'enfant".
Or, la France est le second plus gros consommateur européen de pesticides derrière l'Espagne.
La filière viticole s'en remet donc à la science avec l'espoir que les études de l'Institut national de Recherche agronomique (INRA) déboucheront rapidement sur de nouveaux ceps résistants aux maladies de la vigne qui nécessiteraient des fréquences de traitement drastiquement moindres.
"Si on pouvait ne pas en utiliser on s'en passerait", soufflent certains, "faire du vin sans traiter la vigne on ne sait pas faire." D'autres ont pris le taureau par les cornes, ils changent de pratique. Cela demande certes plus d'attention, de temps, de main-d'oeuvre car il faut plus observer, plus regarder la météo, être plus réactif.
La réduction de la chimie en Savoie
Mathilde Jacqueline est une jeune viticultrice installée du côté de Brison-Saint-Innocent, en Savoie, sur les hauteurs du lac du Bourget. Depuis 4 ans, elle s'est lancé un défi: réduire le plus possible l'usage des produits phytosanitaires. Fini donc les herbicides et autres produits chimiques.Reportage Bernard Portugal et Grégory Lespinasse
Dans toute la région Rhône-Alpes, 130 agriculteurs ont souhaité, dès 2011, expérimenter cette démarche écoresponsable. Ils ont réduit de 15 à 50% l'usage de la chimie sur leurs exploitations.