Le Premier ministre s'est prononcé aujourd'hui contre l'éventuelle sélection de Karim Benzema en équipe de France."Un sportif, s'il n'est pas exemplaire ,n' pas sa place en équipe de France".Le ministre des Sports a déjà indiqué que les instances du football pourraient aussi y "réflechir".
Interrogé sur Europe 1 sur le cas de l'attaquant du Real Madrid, soupçonné de "complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs", M. Valls s'est clairement prononcé en faveur de sa non-sélection en équipe de France."Un grand sportif doit être exemplaire, a-t-il déclaré.
Tant de gamins de nos quartiers, tant de jeunes se reconnaissent dans des grands sportifs. Et donc, ce sportif, ça vaut pour Karim Benzema, ça vaut pour d'autres, doit être exemplaire. Et s'il n'est pas exemplaire, il n'a pas sa place en équipe de France.""S'il devait (y avoir) un ministre mis en examen, il ne serait plus membre du gouvernement", a rappelé le Premier ministre, faisant une analogie avec l'affaire Benzema. "D'une certaine manière, c'est pareil", a-t-il ajouté.
#Benzema : "Un grand sportif doit être exemplaire ou il n'a pas sa place chez les Bleus" @ManuelValls #E1Valls https://t.co/GV06eWrYlj
— Europe 1 (@Europe1) 1 Décembre 2015
Quatre jours après la charge violente dans Le Monde de Mathieu Valbuena, la victime du chantage présumé, contre son coéquipier en sélection, cette sortie du Premier ministre complique encore un peu plus un éventuel retour du Madrilène en bleu dans l'optique de l'Euro-2016 organisé en France.
La FFF mise sous pression
Les déclarations de Manuel Valls mettent ainsi une pression supplémentaire sur la Fédération française de football (FFF) .Avant lui , le ministre des Sports Patrick Kanner avait déjà indiqué que les instances du football français pourraient "réfléchir" à la mise à l'écart des joueurs mis en examen par la justice.La FFF a enfin pris la mesure du scandale en se portant partie civile dans le dossier vendredi, ce qui va lui permettre d'avoir accès au dossier et ouvre la voie à une potentielle saisine de la commission de discipline. Jusque-là, la FFF et son président Noël Le Graët s'étaient abrités derrière la "présomption d'innocence".
Le contrôle judiciaire imposé à Benzema l'empêche d'ailleurs pour le moment de rencontrer Valbuena. Le sélectionneur s'était passé des services des deux joueurs en novembre face à l'Allemagne et l'Angleterre.Le prochain rassemblement de l'équipe de France est prévu en mars (matches amicaux le 25 aux Pays-Bas et le 29 contre la Russie au Stade de France) et Didier Deschamps pourrait être tenté d'attendre avant de trancher définitivement le cas de son attaquant N.1.
Mais la pression populaire, médiatique et politique risque d'être intenable et il semble inenvisageable d'attaquer l'Euro à la maison avec un Benzema mis en examen au sein du groupe. D'autant que Deschamps avait lui-même énormément insisté à son arrivée en 2012 à la tête des Bleus sur les questions de discipline et d'exemplarité, instaurant notamment une charte de bonne conduite.