Un homme de 30 ans a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) à un an d'emprisonnement, dont six mois ferme, pour avoir fait l'apologie du terrorisme sur sa page Facebook, suite aux attentats qui ont ensanglanté Paris.
Le prévenu, qui devait être initialement jugé le 20 novembre dernier, en comparution immédiate, avait demandé un délai pour préparer sa défense.
Quelques jours après les attentats de Paris, ce Clermontois avait écrit sur son profil Facebook, ouvert à tous, qu'il ne formulait "aucune condoléance". Qu'il éprouvait même "de la haine et du mépris" envers les "musulmans qui pleurent la France", ceux-là même "qui ne versent pas de larmes quand leurs frères meurent en Syrie". Avant de féliciter les "terroristes", "ces sept ou huit personnes qui ont bravement accompli ce que ce pays mérite", poursuivait-il.
Devant le tribunal, le trentenaire sans emploi, qui n'avait pas de casier judiciaire, a assuré "regretter sincèrement" ses propos "nauséabonds et malhabiles": "J'étais en colère, j'en ai eu marre de la haine déversée vis-à-vis des musulmans. Je n'ai pas réfléchi. J'ai répondu à de la haine par de la haine", a dit le jeune homme
corpulent, portant la barbe et les cheveux long plaqués en arrière.
"Je ne suis pas le Ben Laden de l'Auvergne. Si je voulais provoquer la France, je serais déjà en train de combattre aux côtés de l'Etat islamique", a par ailleurs souligné, d'une voix posée, ce féru de "mythologie et de théologie".
Pour le procureur de la République de Clermont-Ferrand, ses propos ont "pour effet de glorifier les attentats". "On a affaire à quelqu'un d'intelligent qui véhicule, avec une certaine froideur, une idéologie, un discours très structuré. Ce qu'il appelle maladresse, c'est une insulte à la République et aux victimes du 13 novembre", a-t-il insisté.
Pointant par ailleurs un "risque de prosélytisme", pouvant conduire "des personnes faibles et fragiles à passer à l'acte", il avait requis un an de prison ferme. "On n'a rien trouvé dans son ordinateur qui puisse dire qu'il a un goût pour le fanatisme, le jihad et l'Etat islamique" a souligné de son côté son avocate, Me Evelyne Ribes. "Les perquisitions et recherches n'ont rien donné", a-t-elle insisté.
La condamnation a été assortie d'un maintien en détention, d'une mise à l'épreuve de deux ans et d'une obligation de rechercher un travail ou une formation.