Ski. Courchevel prépare son ouverture du 4 décembre sans son célèbre téléphérique des 3 Vallées, mais avec optimisme

Souvenez-vous, c'était le 29 septembre dernier, lors de l'exercice annuel du symbolique téléphérique. Deux télécabines avaient été sérieusement endommagées. Les experts poursuivent leur enquête. Seule certitude, il ne reprendra pas de sitôt du service. Le domaine ne sera pas handicapé pour autant.

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Ce mardi 9 novembre, les réunions s'enchaînent pour Stéphane Pfend, directeur d'exploitation de la Société des Trois Vallées. Le domaine ouvre ses pistes le 4 décembre et la station est depuis des semaines en pleine effervescence. Elle trépignait d'impatience de connaître les dispositions du protocole sanitaire Covid de la part du gouvernement. Jean Castex est venu annoncer la couleur en Haute-Savoie. Depuis le feu vert, le mouvement s'accélère : "oui, nous sommes fin prêts", assure Stéphane Pfend avec enthousiasme. "Malgré le redoux, la neige est là et les enneigeurs fonctionnent parfaitement bien (...) et contrairement à d'autres corps de métiers, tous nos saisonniers aux remontées sont présents à l'appel ".

Cette année en revanche, il faudra compter sans l'emblématique téléphérique de la station. Le domaine skiable ne sera pas impacté pour autant, ni les skieurs, puisque Courchevel dispose de trois autres appareils qui permettent d'accéder à la Saulire : les télésièges des Marmottes et des Suisses, ainsi que la télécabine de la Vizelle. 

C'est toutefois avec un brin de nostalgie que Stéphane Pfend évoque l'avenir de celui qui "était tout de même emblématique". Lors de l'exercice annuel de l'appareil, "on ne s'attendait pas du tout à cet incident surtout sur le téléphérique de la Saulire qui a toujours très bien fonctionné »

Certes ces contrôles sont réalisés dans des conditions extrêmes : cabines surchargées, vitesse anormalement élevée, le tout ponctué de freinages secs, des conditions qui ne se produisent jamais en temps normal. Les machines sont poussées à leur maximum pour s'assurer qu'elles sont bien en état.

Or ce fameux 29 septembre, les deux télécabines, chargées de 12 tonnes chacune, sont entrées en gare plus rapidement que prévu, et ont percuté les quais, ne blessant heureusement personne. "Après une rapide analyse, on s'est vite rendus compte que les 2 cabines ne seraient pas réparables" nous explique au téléphone ce 10 novembre  le directeur du domaine skiable. 

 

Une grue de 130 tonnes au sommet pour évacuer les cabines

Le 26 octobre dernier, il ne restait sur le site que celle du bas, bâchée, derrière des grilles destinées à sécuriser le site : "elle est désormais partie en pièces détachées, désossée en collaboration avec le STRMG, le Service Technique des Remontées Mécaniques et des Transports Guidés". Et le directeur d'exploitation de la Société des Trois Vallées nous développe la procédure : "il a fallu d'abord sécuriser le site, puis évacuer la cabine du haut, et c'est une sacrée opération, imaginez, faire monter une grue de 130 tonnes, pour soulever une cabine de téléphérique pouvant accueillir en temps normal 140 personnes, ce n'est pas une mince affaire techniquement ! ". 

L'opération, très impressionnante, a été réalisée par les spécialistes de la société POMA et sa filiale COMAG.

En cette mi- novembre, les enquêtes, à la fois judiciaire et technique sont toujours en cours. "Nous n'avons aucun élément de conclusion", indique le Directeur du Domaine Skiable  . "Vous savez c'est un protocole très long, très précis et très minutieux. Les pièces détachées doivent encore être examinées, pour établir clairement ce qu'il s'est passé, nous n'aurons pas d'avis ou d'éléments pertinents avant plusieurs semaines".

Une certitude en revanche : "les opérations de réparation se chiffreront d'ores et déjà à plusieurs millions, alors nous réfléchissons. Est-il valable de choisir de le réparer, alors qu'il était déjà un peu âgé, ou faut-il le remplacer, en sachant que depuis, la technologie a fait d'immenses progrès ? Nous envisageons sérieusement l'option d'installer un nouvel appareil plus gros, capable de transporter plus de skieurs directement depuis le front de neige de Courchevel 1850, et doté des dernières innovations."

Un appareil plus écologique ? "Oui, en effet, car cela nous permettrait à cette occasion de supprimer des pylônes, des câbles de trois ou quatre appareils", assure Stéphane Pfend. La décision devra être tranchée dans les prochains mois, "car une installation pareille demande au bas mot deux ans de travaux".

Il y a en effet fort à parier que dans le paysage montagnard de Courchevel, le "symbolique" téléphérique aura à l'avenir changé d'allure et fera sans doute partie des photos d'archives, à l'instar des images ressorties par Courchevel pour patienter... jusqu'au 4 décembre

Sans son téléphérique emblématique, mais avec le retour des skieurs

En tout cas tout le directeur d'exploitation respire, comme tous les acteurs de la montagne. Après une saison gâchée par la fermeture des remontées mécaniques en raison du Covid-19, les skieurs auront cet hiver accès aux pistes moyennant le port du masque dans les files d'attente et les télécabines, la présentation du pass restant conditionnée à une dégradation sanitaire.

Le gouvernement a retenu l'option d'un protocole renforcé de port du masque dans les télécabines, ces structures étant fermées, et en extérieur dans les files d'attente et lieux de brassage. Une distanciation sera également imposée dans les files d'attente des remontées, "avec des contrôles aléatoires". Une fois installés sur le télésiège ou le téléski à l'air libre, les skieurs pourront tomber le masque.

"Nous sommes impatients d'ouvrir, ça c'est certain, et nous aux remontées, nous avons intégré toutes les consignes, comme dans toute la station", s'enthousiasme Stéphane Pfend. Ce dernier se dit très confiant : "nous avons beaucoup plus de Français en réservation que d'habitude, de nouveaux clients qui en général se tournaient vers les îles aujourd'hui un peu bloquées par le Covid. Et surtout, nous notons le retour des skieurs étrangers, des Sud-américains, beaucoup, des Russes, et même des Britanniques, et ça, c'est de très bon augure pour cet hiver".

La station a d'ailleurs multiplié les points de tests covid, pour ces étrangers qui doivent en présenter un, en plus de leur pass, à l'arrivée et au départ.

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