La Coupe du monde de ski alpin va ajouter une nouvelle piste à son calendrier en 2023, la Gran Becca. A cheval entre la Suisse et l'Italie, il s'agira du premier tracé transfrontalier au programme des Mondiaux.
Son départ se trouve à Gobba di Rollin, à 3 800 mètres d'altitude, sur les hauteurs de Zermatt en Suisse. Son arrivée à Laghi Cime Bianche, à 2 865 mètres, au-dessus de Cervinia en Italie. La Gran Becca, 4 km de long et 1 000 mètres de dénivelé, va devenir la première piste transfrontalière en Coupe du monde de ski alpin.
Un nom italien, un traceur suisse
Son nom peut être trompeur. Au pays de Cervinia, on appelle souvent le Cervin la "Gran Becca" - "ce grand sommet" en franco-provençal. Pour autant, c'est un Suisse, Didier Défago, champion olympique de descente en 2010, qui l'a entièrement conçue.
A l'image de son concepteur, la nouvelle piste est rapide. Les athlètes pourront y atteindre une vitesse maximale de 135 km/h. "En plus du panorama unique, avec une vue imprenable sur le Cervin, nous avons créé une descente qui présente toutes les caractéristiques nécessaires : des sauts aux longs virages, des passages de glisse aux éléments de vitesse, tout y est", s’enthousiasme son concepteur valaisan.
Une course à plusieurs visages
Et son concepteur ne manque pas de soutien. Car la "Gran Becca" a vu les meilleures fées du ski alpin se pencher sur son berceau. Parmi lesquelles, un autre champion olympique suisse en la personne de Pirmin Zurbriggen.
Le champion olympique de descente de 1988, quatre fois champion du monde et quatre fois vainqueur du classement général de la Coupe du monde, a été choisi pour être le parrain de la nouvelle piste des Mondiaux de ski alpin.
"Pour moi, a-t-il expliqué à nos confrères suisses de la Télévision locale valaisanne Canal 9, c'est un véritable rêve qui se réalise. Et pas seulement pour moi, d'ailleurs. Pour tous les concurrents !"
Une piste à l'impact écologique réduit
Un rêve, peut-être, mais à quel coût pour l'environnement ? De ce côté-là, ses promoteurs l'assurent, cette nouvelle piste sera durable. D'abord car les deux tiers du tracé traversent des glaciers, ce qui permet de profiter d’une neige naturelle abondante.
En sus, si de la neige artificielle devait s’avérer nécessaire sur le tiers inférieur, elle serait fabriquée à partir de 100 % d’eau de fonte par une installation nouvelle, plus efficace et plus respectueuse de l’environnement.
Pour le reste, l'engagement est pris : aucune forêt ne sera défrichée, aucune nouvelle remontée mécanique ne sera nécessaire, et les capacités d’hébergement et de restauration existantes suffiront à accueillir équipes de ski, sponsors, journalistes et spectateurs. Après les courses, il ne restera aucune installation qui ne soit pas déjà utilisée dans le cadre touristique, promettent les organisateurs.
Rendez-vous dès 2022
Maintenant que l'annonce est passée, deux rendez-vous restent à noter pour voir les meilleurs skieurs du monde se frotter à la Gran Becca.
Deux courses de la Coupe d’Europe de ski alpin devraient y avoir lieu à l'automne 2022. Elles seront suivies de plusieurs courses de la Coupe du monde disputées pour la première fois à l'automne 2023.
"Dans la vallée d’Aoste, de nombreux autres grands sommets portent le nom de Becca, explique Marco Mosso, vice-président du comité d’organisation et président de la Fédération régionale de ski de la vallée d’Aoste, mais il n’y a et il n'y aura toujours qu’une seule Gran Becca."