Le skicross est encore une toute jeune discipline, spectaculaire, où quatre coureurs s'affrontent sur un parcours relevé. Au niveau mondial, les Français sont plutôt bien placés. Mais à peine à dix ans d'existence, ses adeptes craignent sa récupération par le "business" du ski.
Quand on regarde une compétition de skicross... invariablement, on a la chair de poule ! Dérivé du motocross et du snowboardcross, ce sport hors-normes est arrivé tout droit des Etats-Unis à la fin des années 90. Les compétiteurs s'affrontent sur des prises de risques constantes. Il faut aller loin, et vite. Pas de temps mort, à fond d'adrénaline.
La discipline a rapidement trouvé écho dans les Alpes, attirant les skieurs en mal de duels. Enak Gavaggio est l'un des pionniers alpins, avec Xavier Khun ou encore Ophélie David. Aujourd'hui organisateur du GMX aux Arcs, Enak se souvient des premiers pas du skicross en France. "C'était rock ! il y avait surtout des free riders, des skieurs de bosses et quelques skieurs alpins. Les dix première années, rien n'était tracé, tout était à faire".
L'idée de départ était d'être continuellement en mouvement, pour qu'il n'y ait aucun lassitude dans la pratique. Pourtant, les choses changent, imperceptiblement. Enak Gavaggio explique que depuis que la FIS (Fédération Internationale de Ski) a repris l'organisation des compétitions, "les tracés sont de plus en plus plats et faciles", "parce que le but est de gagner de l'argent".
En quelque sorte, le skicross connaîtrait le revers de sa médaille olympique. Devenu discipline des Jo à Vancouver en 2010, le sport atteint le sommet de sa notoriété. La fédération récupère alors l'organisation des coupes du monde, y compris celle des Contamines. Rien à voir avec l'esprit plus engagé des X-Games.
Difficile pour les stations de ski de mettre en place des parcours de skicross. Hormis le GMX aux Arcs pour les jeunes, les compétitions en France se font rares.
Reste à espérer de bons résultats de l'équipe de France aux JO de Sotchi dans un an, pour motiver la relève.