Devant le tribunal correctionnel de Marseille, ce lundi 17 octobre, il est question d'une pollution aux pesticides, qui avait touché la commune de Saint-Cyprien, dans la Loire, ainsi que 42 autres. Le 22 août 2008, un incendie sur le site de Vitale Recyclage polluait toute la plaine du Forez.
Production laitière suspendue, bovins abattus, terrains gelés… La pollution aux PCB, issue de l’incendie de Saint-Cyprien, a marqué les esprits dans la plaine du Forez. Aujourd’hui encore, les conséquences de ce fait divers sont largement présentes et les plaies ne sont pas refermées.
42 communes touchées...A qui la faute?
Ce 22 août 2008,le feu a pris sur les terrains de la société Vitale Recyclage et l'incendie couve sous un monstrueux stock de palettes. Dépêché sur place, le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) prend la décision de noyer puis d'étouffer les flammes. L'opération dure plusieurs jours et même plusieurs semaines puisque les palettes se consumeront jusqu'au 30 octobre 2008.
Quelques jours plus tard, on découvrait que la nappe phréatique et l'air étaient pollués aux pesticides (PCB).
Le 9 décembre, les résultats d'analyses tombent et ils sont alarmants: le lait, la viande… Tout est contaminé aux PCB. L'enquête n'a jamais permis d'établir si cette pollution provenait bien de l'incendie de l'entreprise Vitale Recyclage ou de la « destruction de transformateurs » exercée par les précédents occupants du terrain : Serdex, Écodec, Écolec, Bourgier. En effet, il semble que les appareils aient été stockés sur l'emprise et qu'il y avait eu des écoulements. Une information que les pompiers de la Loire qui sont intervenus le jour de l'incendie ignoraient. S'ils l'avaient su ils auraient agi différemment.
Le mal s'est ainsi répandu bien au-delà de Saint-Cyprien. Les services de la Direction départementale de la protection des populations ciblent 42 communes selon un axe Nord-Sud (de Pommiers-en-Forez à Saint-Genest-Malifaux, épargnant miraculeusement les sources Badoit à l'Est et Parot à l'Ouest). 62 exploitations agricoles sont mises sous séquestre, 2.146 bovins, 94 ovins\caprins, 10 porcs et un cheval euthanasiés. Le bilan économique et moral est lourd. L'État doit se substituer à l'entreprise Vitale, dépourvue d'assurance responsabilité civile, dans l'indemnisation des agriculteurs et débourser 2,58 millions d'euros (4,2 millions au total si l'on inclut les frais d'analyse, de transport et d'abattage).
L'ouverture d'un procès au pénal ce lundi 17 octobre, si elle était attendue, ne pansera pas toutes les plaies. Néanmoins, la commune a porté plainte car les conséquences avaient été lourdes pour les agriculteurs mais aussi pour l'image du village.