Depuis la finale perdue contre le Bayern en 1976,une brasserie stéphanoise porte le nom de la ville qui a vu la défaite des Verts.C'est l'histoire du "Glasgow " que nous vous racontons ici, portée par les souvenirs de la famille LEPORE, qui a fait de ce bar un lieu emblématique pour les joueurs.
Colette, la fille de Gaetane, la patronne, en parle encore avec des trémolos dans la voix . A 71 ans ,elle se souvient encore très précisément de cette fameuse année 1976 où la famille Lepore cherchait toujours un nom pour ce nouveau lieu qu'elle venait de racheter. Une brasserie devait remplacer le vieux cinéma et il n'était pas question de lui garder son enseigne : "Le coucou" ...
Et c'est pendant la demi-finale contre Eindhoven que l'idée surgit. L'établissement portera quoi qu'il arrive le nom de la ville qui accueillera la finale, si d'aventure St Etienne se qualifie. C'est ainsi que "Le Glasgow " va naître pour devenir pendant plusieurs décénnies un haut lieu du football stéphanois et le rendez-vous préféré des joueurs, le fief du club et de ses nombreux supporters ....
"Je faisais partie de leurs vies" - Colette Lepore , la fille de la patronne -
Colette parle des joueurs de l'époque comme d'une grande famille qui se retrouve les soirs de fête. On y retrouve au gré des saisons Curkovic, Platini Christian Lopez , Thierry Oleksiak, ou encore Oswaldo Piazza , tous ceux qui vont participer à la légende du club.
"J'avais trente ans , j'étais leur grande soeur," explique Colette .Elle se souvient très bien de toutes ces filles qui couraient après les vedettes de l'ASSE. Elle cachait les joueurs dans un bureau pour éviter des histoires avec leurs femmes. Colette accueillait aussi les supporters venus de toute la France pour approcher les Verts. Pour rendre service, elle achetait même des billets pour ceux qui habitaient trop loin ...
"On laissait tout à la porte du Glasgow" - Nathalie Di Sotto -
Nathalie Di Sotto , la fille de Colette , a grandi au milieu de ce petit monde de joueurs titrés sans toujours se rendre compte de sa chance : "Je les connaissais comme des oncles ou commes des frères". Elle raconte le "Glasgow" de sa grand-mère : Ccomment Gaetane avait fini par faire de ce bar un cercle familial. Tout le monde s'y retrouvait chaque fois qu'il y avait un match. Et "les enfants rentraient à la maison pour célébrer la victoire".
Elle décrit cette simplicité de l'époque où tout le monde se cotoyait sans qu'il y ait besoin d'agent de sécurité ou que la religion et la politique ne viennent tout gâcher. Simplement, observe -t-elle, "il fallait y être" ...
Quand même cocasse que ce bar baptisé "le Glasgow" , symbole d'une défaite historique, ait pu devenir un lieu si emblématique à St Etienne ... Colette Lepore n'en est pas autrement suprise. "Pour nous, ce n'était pas tellement une défaite , mais nous étions fiers de nos joueurs". Finalement , la clé du succès.