Le calendrier scolaire tel qu'il est conçu aujourd'hui a fait perdre aux stations de ski 3% de leurs recettes ces dernières années, a déploré vendredi 24 octobre le PDG de la Compagnie des Alpes, Dominique Marcel, selon qui 30.000 emplois sont menacés.
Le décalage des vacances vers mai, "ça nous a fait perdre 3% de recettes ces dernières années", a affirmé vendredi 24 octobre sur BFM Business le PDG de la Compagnie des Alpes, Dominique Marcel.
Selon le syndicat patronal Domaines skiables de France, le débordement jusqu'au 6, au 9 ou au 12 mai des vacances de Pâques depuis 2011 a fait perdre 3% de chiffre d'affaires aux stations de ski sur l'ensemble de leur saison.
Les stations de ski ne font plus que 2% de leur saison lors des vacances de printemps, contre plus de 4% il y a encore trois ans et 8% en moyenne entre 1994 et 2010, quand les vacances se terminaient au plus tard le 2 mai.
Selon Dominique Marcel, 30.000 emplois par an sont menacés si le calendrier actuel perdure. "Si, comme on l'a fait depuis quelques années, on décale les vacances de printemps en mai, c'est pour nous 30.000 emplois en moins (pour les professionnels de la montagne sur un an, ndlr), on a fait le calcul", a-t-il dit.
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"Des prix plus élevés"...
Ce scénario ne s'est pas encore réalisé mais pourrait devenir réel rapidement si le calendrier du printemps reste en l'état, a précisé la Compagnie des Alpes.
"Le problème du tourisme (en montagne) est que c'est une activité saisonnière" qu'il faut "rentabiliser en quatre ou cinq mois, alors que la plupart des activités se rentabilisent sur une année", a dit M. Marcel.
Or avec les vacances qui débordent en mai, "il y aura de moins en moins de ski de printemps", a plaidé M. Marcel, et "c'est non seulement des emplois directs (en moins) mais ça veut dire aussi que la compétitivité globale est atteinte", parce qu'"il faudra amortir la saison sur une période beaucoup plus réduite", "ce qui veut dire des prix plus élevés et ainsi de suite..."
Le PDG de Compagnie des Alpes a implicitement appelé à une modification du calendrier scolaire : "l'État peut faciliter les choses" pour aider le tourisme à se développer, "en modifiant ou en améliorant l'environnement normatif".
Le gouvernement ferme la porte pour plusieurs mois
Les professionnels du tourisme bataillent sur le calendrier scolaire. Outre la question des vacances du printemps, ils souhaitent aussi - pour la plupart d'entre eux - l'introduction d'un zonage sur les vacances d'été dans le cas où celles-ci seraient raccourcies.
Le ministère de l'Éducation nationale avait indiqué le 16 octobre qu'il entendait recevoir prochainement les professionnels sur le sujet du calendrier scolaire, tout en faisant comprendre qu'il n'est pas question de rouvrir rapidement le dossier.
"La ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a indiqué que dans les prochaines semaines, les prochains mois, elle avait énormément de réformes à mener, et (que) donc elle ne pouvait pas ouvrir immédiatement cette question. Mais la position du ministère n'a pas du tout changé là-dessus", avait dit le ministère, entrebâillant ainsi la porte pour une possible négociation ultérieure.