Après les entreprises de BTP, les collectivités, les stations de ski alpin, c'est au tour des domaines nordiques de tirer la sonnette d'alarme ! La suppression en 2019 du tarif réduit sur le GNR, le gasoil non-routier pourrait mettre en danger l'avenir d'un secteur économiquement fragile.
Dans les Hautes-Pyrénées, Michel Pélieu, Président du Département, cité par La Dépêche, chiffre à 320 000 euros la dépense annuelle de GNR, gasoil non-routier par sa collectivité. Rien que pour le déneigement des routes, la suppression du tarif réduit pourrait entraîner une augmentation de 130 000 euros en 2019.
Plus près de nous, en Isère, les Deux-Alpes annonce que le déneigement de la station pourrait coûter jusqu'à 60 000 euros de plus !
Mais le ski alpin n'est pas le seul touché. Les domaines nordiques, qui se disent "fortement impactés", tirent à leur tour la sonnette d'alarme.
Les domaines nordiques fortement impactés
Ils utilisent le GNR pour leurs engins de damage des pistes, mais aussi pour l'alimentation des enneigeurs, "un investissement de plus en plus présent sur les sites pour la pérennité de l'offre".
La suppression du tarif réduit va entraîner, selon Nordic Alpes du Sud, une augmentation de 20% en janvier 2019... et jusqu'à 50% à l'horizon 2020. Selon la taille des sites, la consommation de GNR fluctue entre 2 000 et 15 000 litres par an. C'est dire l'enjeu de l'augmentation.
Nordic Alpes du Sud ajoute : "l'économie du nordique reste aujourd'hui fragile, et certains domaines pourraient se voir confronter dans un premier temps à diminuer leur durée d'exploitation voire à plus long terme contraints à une fermeture."
Reportage : D. Despin, G. Ragris
Le problème ne concerne pas uniquement les domaines nordiques des Alpes du Sud.
La station d'Autrans-Méaudre en Vercors, l'un des plus beaux domaines nordiques d'Europe avec 180 kilomètres de pistes tracées, pratique déjà le "damage raisonné" depuis plusieurs années. Elle forme aussi son personnel à l'éco-conduite des dameuses.
Malgré ces efforts, l'augmentation du gasoil non-routier va réduire la marge de manoeuvre de la station.
"Il va falloir encaisser cette augmentation, on est déjà très limite, donc si on n'y arrive pas, si on est déficitaire, c'est le contribuable local qui paye" regrette Thierry Gamot, maire d'Autrans-Méaudre, et Président de Nordic France.
Il a chiffré l'augmentation du GNR à 20 000 euros pour 2019 dans sa station.